Question de Mme DESEYNE Chantal (Eure-et-Loir - Les Républicains) publiée le 29/11/2017
Question posée en séance publique le 28/11/2017
Mme Chantal Deseyne. Ma question s'adresse à Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'État chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes.
Le chef de l'État s'est exprimé samedi 25 novembre, lors d'un discours sur l'égalité entre les femmes et les hommes, déclarée « grande cause du quinquennat », au cours duquel il a annoncé ses « trois priorités » : « l'éducation et le combat culturel en faveur de l'égalité », « un meilleur accompagnement des victimes » et « un renforcement de l'arsenal répressif ». On ne peut que souscrire à ces trois axes prioritaires.
L'objectif est vertueux, car, même si les rapports et la situation des hommes et des femmes ont évolué ces dernières années, il reste encore beaucoup à faire en faveur des femmes, tant dans la vie professionnelle que dans la vie de tous les jours. On sait que la situation des femmes est parfois difficile, du fait des violences sournoises qu'elles subissent et de la banalisation de ces violences.
Dans certains quartiers, les femmes ne peuvent plus sortir seules, ni porter de jupe ou de pantalon, par crainte de recevoir une bordée d'injures. La mise en cause de la parole des femmes victimes de ces agissements et l'impunité des agresseurs sont intolérables. Cette situation n'est pas acceptable dans une démocratie comme la nôtre.
Madame la secrétaire d'État, évoquant les missions de votre secrétariat d'État, vous avez déclaré ceci : « La politique de l'égalité femmes-hommes doit prendre en compte les spécificités des territoires. » En d'autres termes, on n'apprécierait pas de la même façon l'égalité entre les femmes et les hommes selon l'endroit où l'on est.
Ma question est simple : existe-t-il des territoires de la République où les droits des femmes ne seraient pas les mêmes et pas les mêmes que ceux des hommes ? (Applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains, ainsi que sur des travées du groupe Union Centriste.)
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du Premier ministre, chargé de l'égalité entre les femmes et les hommes publiée le 29/11/2017
Réponse apportée en séance publique le 28/11/2017
Mme Marlène Schiappa, secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargée de l'égalité entre les femmes et les hommes. Je me suis déjà expliquée sur cette phrase, mais je vous remercie, madame la sénatrice, de me donner l'occasion de le refaire.
Quand ai-je dit que les politiques publiques d'égalité entre les femmes et les hommes devaient tenir compte de la spécificité de chaque territoire ? Je l'ai fait lors de l'assemblée générale du CNIDFF, le Centre national d'information sur les droits des femmes et des familles, en prenant l'exemple des Pays de la Loire. Je disais que, en termes de politiques publiques, la priorité n'est pas la même vis-à-vis d'une agricultrice qui vit à Marigné-Laillé, dans la Sarthe, et qui est éloignée du premier point d'accès d'urgence, que vis-à-vis d'une femme qui vit à Nantes, à côté d'un pôle numérique French tech, où l'égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est très forte.
Voilà ce que j'ai dit ! Je ne faisais aucunement mention des territoires perdus de la République. Je déplore, et j'ai déploré pendant des mois, l'instrumentalisation odieuse qui a été faite par l'extrême droite de cette phrase sortie de son contexte. Je vous remercie donc, une nouvelle fois, de m'avoir posé cette question, qui me permet de répondre très clairement sur ce point.
Au demeurant, plusieurs de mes collègues ont également dit que leurs politiques publiques devaient s'adapter à la spécificité de chaque territoire : la santé au regard des déserts médicaux, les transports pour ce qui concerne l'accès aux moyens de transport, l'intérieur pour la répartition de la police de sécurité du quotidien. Il ne convient pas d'y voir là une quelconque allusion à l'islamisme ou à l'islamisation, puisque telle est la question qui m'est posée. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe socialiste et républicain et du groupe Union Centriste. M. Pierre Laurent applaudit également.)
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