Question de M. LAFON Laurent (Val-de-Marne - UC) publiée le 27/10/2017
Question posée en séance publique le 26/10/2017
M. Laurent Lafon. Monsieur le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire, le Grand Paris Express, avec ses 200 kilomètres de lignes automatiques et ses 68 nouvelles gares, est un projet structurant permettant enfin d'améliorer le quotidien et le cadre de vie de nombreux Franciliens. Il constitue également, pour les territoires et les communes qui bénéficieront de l'une des gares, un puissant levier de développement économique et de construction de logements.
Le Gouvernement a demandé, pendant l'été, de procéder à une actualisation du coût du projet. Il apparaît désormais que, évalué à l'origine à 25 milliards d'euros, ce coût s'établirait, dans une fourchette basse, à 28 milliards d'euros et, dans une fourchette haute, à 35 milliards d'euros. Ce surcoût suscite de nombreuses inquiétudes chez les élus locaux, dans le Val-de-Marne, en Essonne et en Seine-Saint-Denis, notamment. Ces élus s'interrogent sur l'origine de ces dépassements budgétaires et sur les financements qu'il sera désormais nécessaire de trouver, mais aussi sur le respect du calendrier et sur l'engagement que le projet sera bien réalisé dans sa totalité.
Alors que la mise en œuvre du nouveau réseau est officiellement prévue entre 2022 et 2030, il est nécessaire aujourd'hui de répondre aux interrogations et aux inquiétudes de façon claire et précise.
Aussi, monsieur le ministre d'État, ma question est simple : l'apparition de ces surcoûts va-t-elle amener l'État à remettre en cause la réalisation de ce projet dans sa globalité, à modifier le calendrier prévu à l'origine et à réétudier le financement et la participation des différents acteurs ? (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste. Mme Fabienne Keller applaudit également.)
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Réponse du Secrétariat d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire publiée le 27/10/2017
Réponse apportée en séance publique le 26/10/2017
Mme Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire. Monsieur le sénateur, je tiens tout d'abord à excuser Mme Élisabeth Borne, qui n'a pas pu être présente aujourd'hui elle est à Belfort avec Bruno Le Maire. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.)
D'emblée, je veux rappeler l'importance du projet du Grand Paris Express, qui permet de faciliter la mobilité quotidienne de tous les Franciliens, en privilégiant les déplacements qui contournent Paris. Ce projet redessine véritablement la géographie de l'Île-de-France, en réduisant l'opposition entre Paris et sa banlieue. Il est absolument indispensable pour maintenir l'Île-de-France dans les tout premiers rangs des métropoles mondiales.
Je veux vraiment insister sur le fait que le schéma d'ensemble n'est pas remis en cause ; il est sanctuarisé.
Cependant, il faut que nous tenions compte de deux éléments nouveaux : la perspective des jeux Olympiques de 2024 et les surcoûts très importants qui sont apparus au cours des trois dernières années.
M. Roger Karoutchi. Et ce n'est pas fini !
Mme Brune Poirson, secrétaire d'État. C'est la raison pour laquelle le préfet de région a été chargé de faire un point précis sur le programme de réalisation du Grand Paris Express. Il a remis son rapport au Premier ministre à la fin du mois de septembre dernier. Ses propositions font actuellement l'objet d'une analyse.
Le Gouvernement annoncera ses choix très prochainement, avec la volonté réaffirmée de préserver au mieux les objectifs de ce projet, qui, je le répète, est absolument essentiel pour l'Île-de-France. (Applaudissements sur les travées du groupe La République En Marche, ainsi que sur des travées du groupe du Rassemblement Démocratique et Social Européen.)
M. le président. La parole est à M. Laurent Lafon, pour la réplique.
M. Laurent Lafon. Madame la secrétaire d'État, je vous remercie de votre réponse, même si elle me semble un peu de principe. J'attendais davantage de précisions, notamment sur la question du financement.
Je dois avouer que votre remarque sur les jeux Olympiques soulève une certaine inquiétude, pour moi comme pour un certain nombre d'élus. Je ne voudrais pas, et nous sommes nombreux dans ce cas, que les jeux Olympiques aboutissent à une priorisation du réseau pour les sites qui seront desservis, laissant les territoires qui ne bénéficieront pas de sites olympiques prendre du retard en matière de transports en commun. (Applaudissements sur les travées du groupe Union Centriste, ainsi que sur des travées du groupe Les Républicains et du groupe Les Indépendants - République et Territoires.)
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