Question de M. GUILLAUME Didier (Drôme - Socialiste et républicain) publiée le 03/08/2017
M. Didier Guillaume attire l'attention de M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire suite à la prolifération de la pyrale du buis, constatée depuis ces deux dernières années dans la Drôme, comme dans d'autres départements.
Présentes depuis 2014, ces chenilles se reproduisent à grande vitesse depuis l'été 2016.
Ces insectes troublent notre environnement sur trois tableaux : en rongeant les buis, ce qui provoque la mort des arbustes, très visibles à l'œil nu sur les contreforts de la vallée du Rhône et dans de nombreuses communes de la Drôme, laissant une immense traînée jaunâtre dans nos forêts.
Avec le temps sec actuel, les sites deviennent ainsi de plus en plus vulnérables aux incendies.
Certaines communes de la Drôme voient les terrasses des particuliers envahies par cet insecte, les habitants doivent vivre portes et fenêtres fermées, ce qui est assez contraignant en cette période. Enfin, la prolifération de cet insecte provoque aussi l'interrogation légitime des professionnels du tourisme qui craignent voir de nombreuses réservations s'annuler.
C'est pourquoi il l'interroge sur l'urgence de cette situation, afin de trouver des solutions pour éradiquer ces chenilles, tout en respectant, bien évidemment, les normes environnementales en place.
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Transmise au Ministère de l'agriculture et de l'alimentation
Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 28/09/2017
La pyrale du buis (cydalima perspectalis) est un papillon natif des régions subtropicales humides d'Asie. Défoliateur des buis, il a été introduit en Europe dans les années 2000 et est désormais largement présent sur le territoire européen. Le buis est présent sur tout le territoire national : dans des lieux à fort enjeu patrimonial, comme végétal d'ornement en particulier chez des particuliers, ainsi qu'en forêt sous forme de buxaies couvrant de grands espaces. La pyrale du buis a été retirée des listes d'alerte de l'organisation européenne méditérranéenne pour la protection des plantes en 2011, elle ne fait pas l'objet de réglementation au niveau européen ou national, et est actuellement classée comme danger sanitaire de catégorie 3, ne faisant donc pas l'objet de traitements obligatoires. En matière de moyens de lutte, les insecticides disponibles sont pour l'essentiel des produits à base de pyréthrines et de spinosad. Leur utilisation est régie, selon les cas (espaces verts et forêts relevant du domaine public ou du domaine privé ; ouverts ou accessibles au publics ou non) par des dispositions différentes. Dans les espaces verts et forêts ouverts ou accessibles au public et appartenant à l'État, aux collectivités territoriales ou à des établissements publics, l'utilisation des produits phytopharmaceutiques est interdite, depuis le 1er janvier 2017, à l'exception des traitements obligatoires dans le cadre de la lutte contre les organismes nuisibles réglementés, des produits de biocontrôle, des produits à faible risque et des produits utilisables en agriculture biologique. La loi n° 2017-348 relative à la lutte contre l'accaparement des terres agricoles et au développement du biocontrôle donne désormais la possibilité de recourir à des traitements conventionnels lorsque, sur la base des résultats de la surveillance biologique du territoire, ces traitements s'avèrent nécessaires pour lutter contre un danger sanitaire grave menaçant la pérennité du patrimoine historique ou biologique et ne pouvant être maîtrisé par un autre moyen, y compris une méthode non chimique. Un renforcement de la surveillance de la pyrale du buis dans le cadre du réseau de la surveillance biologique du territoire est en cours par les acteurs concernés, afin d'être en capacité de qualifier la situation sanitaire annuelle. Ainsi, la dérogation pour des traitements phytopharmaceutiques dans les espaces verts et ouverts au public et appartenant à l'État, pourra être mise en uvre si nécessaire et justifié, dans les lieux patrimoniaux historiques ou biologiques. En forêt, la direction générale de l'alimentation (DGAL) a chargé l'institut national de l'information géographique et forestière de mesurer l'étendue des dégâts lors de la prochaine campagne d'inventaire forestier. La DGAL a également demandé à l'institut national de la recherche agronomique de tester l'efficacité de différents modes de lutte biologique, notamment via la recherche de parasitoïdes (parasites naturels des ufs de pyrale).
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