Question de Mme TROENDLÉ Catherine (Haut-Rhin - Les Républicains) publiée le 03/08/2017

Mme Catherine Troendlé attire l'attention de Mme la ministre des solidarités et de la santé sur le syndrome du choc toxique.

Le choc toxique est un syndrome qui survient quand la bactérie staphylocoque doré (Staphylococcus aureus) produit, dans le vagin, la toxine TSST-1 qui passe dans le sang. On estime que 1 % des femmes portent la souche de cette bactérie qui peut provoquer le choc toxique, ce qui peut conduire à une nécrose des tissus, des amputations et des décès.

Les cas recensés du syndrome ont augmenté depuis les années 1990, atteignant une moyenne de 20 cas, chaque année, depuis 2010. Il y a déjà eu 12 cas recensés depuis le début de l'année 2017.

Publiée le 4 juillet 2017 par le Centre national de référence des staphylocoques (CNR), une étude révèle que la composition des tampons hygiéniques et des coupes menstruelles ne stimulerait pas, comme on le pensait, la production de la toxine qui déclenche le choc toxique. Les spécialistes du CNR estiment en revanche que l'éducation et l'information sur l'utilisation des produits périodiques doivent être accrues pour éviter les risques (plus particulièrement en informant les femmes qu'il ne faut pas porter un même dispositif plus de six heures d'affilées et jamais pendant une nuit complète).

Ils estiment également que c'est le nombre de déclarations qui a augmenté (et non le nombre de cas liés à ce syndrome) du fait d'une meilleure connaissance du choc toxique par les médecins. La déclaration étant actuellement facultative, de la part des médecins, la rendre obligatoire pourrait s'avérer déterminant pour obtenir des chiffres viables et effectuer des recherches s'appuyant sur des données sérieuses.

Aussi, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les intentions du Gouvernement pour favoriser une utilisation sans risques des tampons et coupes menstruelles pour les femmes et pour favoriser la déclaration systématique du choc toxique afin de permettre la réalisation d'études exhaustives (basées sur des données viables). Également, elle lui demande de bien vouloir lui préciser les intentions du Gouvernement pour soutenir la recherche dans ce domaine.

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Réponse du Ministère des solidarités et de la santé publiée le 30/08/2018

Saisie en avril 2016 par la direction générale de la santé et la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, l'agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a rendu publique le 19 juillet 2018 son évaluation de la sécurité des produits d'hygiène féminine (tampons, serviettes hygiéniques, coupes menstruelles et protège-slips). Cette expertise porte notamment sur les risques d'infection, d'allergie ou d'intolérance, liés à l'action chimique des substances identifiées dans ces produits. S'agissant spécifiquement du syndrome du choc toxique (SCT), l'ANSES confirme que le risque de SCT menstruel n'est pas lié à la composition des protections intimes mais à celui d'une insuffisance de mesures de précaution lors de l'utilisation de protections intimes. L'ANSES rappelle aux utilisatrices l'importance de respecter les règles d'hygiène liées à l'utilisation des protections féminines, notamment la durée du port des tampons ou des coupes menstruelles. Dans ce contexte, le ministère des solidarités et de la santé renforcera l'information des femmes sur le syndrome de choc toxique menstruel et les bonnes pratiques d'hygiènes à suivre, en sollicitant notamment Santé publique France. L'information des professionnels de santé sur le diagnostic et la prise en charge du SCT sera également renforcée. Par ailleurs, Santé publique France devrait également publier prochainement une étude concernant l'incidence du SCT en France, réalisée avec le Centre national de référence des staphylocoques.

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