Question de Mme de ROSE Marie-France (Hauts-de-Seine - Les Républicains) publiée le 27/07/2017
Mme Marie-France de Rose interpelle M. le ministre d'État, ministre de la transition écologique et solidaire au sujet de l'installation d'un parc éolien au large de l'île de Noirmoutier.
Le précédent gouvernement a envisagé d'établir un parc éolien offshore en Vendée, d'une ampleur inédite pour la région, entre l'île de Noirmoutier et l'île d'Yeu. Ce projet s'inscrit dans une volonté plus large de mener à bien une transition énergétique vers des moyens de production plus propres et plus durables.
Il convient de s'interroger sur l'utilité réelle de ce projet, ainsi que sur son impact environnemental et social sur la région. En effet, la zone retenue par le précédent gouvernement pour installer ce parc, à une quinzaine de kilomètres des côtes seulement, fait partie d'un vaste espace classé Natura 2000, et protégé par là même, en raison du nombre important d'espèces animales et végétales qui y vivent et s'y développent. Il s'agit en effet d'un haut lieu de la diversité ornithologique du territoire national, qui abrite des espèces en voie de disparition, à l'image du pygargue à queue blanche, du fou de Bassan ou de l'eider à duvet. Ce parc éolien serait de nature à remettre en question la viabilité et la virginité de l'environnement de ces nombreuses espèces, de par sa nature intrusive et polluante. On peut par exemple penser au déversement d'huiles de rotors dans l'océan, ou bien encore à la destruction des fonds marins entraînée par la fixation de ces éoliennes au sol, mais aussi au trafic maritime important qui serait généré par leur entretien régulier.
Au delà du caractère menaçant que revêt ce projet pour la biodiversité locale, il soulève un second problème tout aussi important : celui de la pollution sonore et visuelle. Cette région, véritable joyau de la Vendée, se caractérise par de vastes étendues de paysages préservés, affectionnés des habitants et des touristes. Cet espace exceptionnel de par sa beauté et sa sérénité a déjà eu à souffrir par le passé d'une dégradation d'ordre majeur, avec la mise en place du parc éolien de Bouin. Il serait regrettable d'y ajouter un second parc, qui serait de nature à entraîner la déformation définitive de ce site préservé.
Le collectif « Touche pas à mes îles », créé récemment à l'initiative de citoyens noirmoutrins, souligne à juste titre que d'autres lieux pourraient se prêter à un tel aménagement, comme à l'île d'Oléron, mais également plus au large des îles de Noirmoutier et d'Yeu, au delà du champ visuel, et dans une zone moins riche en biodiversité bien que tout aussi venteuse. En effet, la technologie actuelle permet d'envisager l'installation d'un parc à plusieurs dizaines de kilomètres des côtes, en haute mer.
Nous ne pouvons sacrifier notre environnement et nos paysages millénaires sur l'autel de la transition énergétique.
Elle souhaiterait donc connaître son avis et celui de sa nouvelle administration quant à ce projet éolien, mais aussi lui recommander de mettre en place des consultations ainsi que d'établir des contacts avec les associations locales œuvrant pour la préservation d'un environnement toujours plus fragile.
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La question a été retirée pour cause de fin de mandat.
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