Question de M. LEROY Jean-Claude (Pas-de-Calais - Socialiste et républicain) publiée le 06/07/2017
M. Jean-Claude Leroy attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur les revendications exprimées par les producteurs de lait.
En effet, ceux-ci se trouvent dans une situation difficile depuis plusieurs mois, en raison notamment de la faiblesse des cours du lait.
Alors que les cours du beurre connaissent une très forte hausse sur les marchés internationaux par manque de matière première et que le prix de la la poudre de lait augmente, le prix payé aux éleveurs stagne à environ 30 centimes le litre, soit 300 euros pour 1 000 litres.
Les producteurs souhaitent donc une revalorisation de leur prix de vente pour couvrir les coûts de production, qui s'élèvent en moyenne à 340 euros pour 1 000 litres et dégager une rémunération minimale.
Ils demandent ainsi une meilleure répartition des marges entre les différents acteurs de la filière française, à savoir la grande distribution, les transformateurs et les éleveurs.
Ils indiquent également que l'application de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique, dite loi « Sapin 2 » doit permettre une meilleure transparence des négociations commerciales.
Aussi, dans la perspective des états généraux de l'alimentation qui seront lancés début juillet 2017, il lui demande de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'il entend mettre en œuvre pour soutenir les producteurs laitiers.
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Réponse du Ministère de l'agriculture et de l'alimentation publiée le 10/08/2017
Le Président de la République et l'ensemble du Gouvernement ont conscience des difficultés actuelles des agriculteurs de certaines filières agricoles et du nécessaire renforcement de leur positionnement. Les agriculteurs ne parviennent pas toujours à tirer suffisamment de valeur de leur travail, les prix de leurs produits ne sont pas assez rémunérateurs. Une majorité d'éleveurs laitiers sont confrontés à ces difficultés. Les éleveurs laitiers, après deux années de crise et une situation très fragile, attendent une revalorisation significative du prix du lait. Le marché des produits laitiers s'est amélioré au cours des derniers mois par un certain rééquilibrage entre l'offre et la demande mais reste contrasté. En effet, si le prix de la matière grasse laitière et du beurre est historiquement élevé, celui de la protéine laitière et en particulier de la poudre de lait écrémé reste bas. Le Gouvernement a alerté la Commission européenne sur la nécessité d'une gestion adéquate au niveau européen des stocks publics de poudre de lait écrémé accumulés pendant la crise afin que leur remise sur le marché n'intervienne pas tant qu'une amélioration significative du cours européen de la poudre de lait écrémé n'aura pas été constatée. Par ailleurs, les différents maillons de la filière laitière doivent trouver des solutions pour que les producteurs de lait bénéficient d'une part équitable de la valeur créée. Si la réponse dépend des acteurs économiques eux-mêmes, le ministre chargé de l'agriculture a pris des contacts avec les principaux opérateurs concernés pour leur rappeler leur responsabilité et les convaincre de négocier activement dans cette voie, au bénéfice final des éleveurs. Il sera vigilant sur les avancées concrètes de ces discussions qui doivent se matérialiser dès le mois de juillet sur le prix du lait payé aux producteurs. Les états généraux de l'alimentation, lancés le 20 juillet 2017 par le Premier ministre, doivent répondre à l'ambition d'élaborer des propositions concrètes pour renforcer la création de la valeur et obtenir une meilleure répartition de celle-ci au sein des filières.
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