Question de Mme ÉMERY-DUMAS Anne (Nièvre - Socialiste et républicain) publiée le 09/02/2017

Mme Anne Émery-Dumas attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la maladie de Verneuil, maladie cutanée inflammatoire chronique, qui dans sa forme sévère est extrêmement invalidante et altère profondément la qualité de vie des malades était jusqu'à récemment considérée comme une maladie orpheline. Elle concerne environ 500 000 personnes en France et la société française de dermatologie fait aujourd'hui le constat d'un retard de diagnostic de cette dermatose chronique particulièrement handicapante sur le plan fonctionnel.
Le 28 juillet 2015, la commission européenne a autorisée la mise sur le marché d'un médicament de la classe anti-TNF (facteur de nécrose tumorale), l'adalimumab, pour le traitement de la maladie de Verneuil dans ses formes modérées à sévères.
Premier et seul traitement à ce jour, il existe des études spécifiques ayant démontré son efficacité dans cette pathologie.Pourtant la commission de la transparence a décidé le 2 mars 2016 son non-remboursement. C'est pourquoi elle lui demande en conséquence quelle réponse le Gouvernement entend-il apporter aux patients atteint de la maladie de Verneuil en matière de prise en charge de ce traitement.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 23/02/2017

Les décisions ministérielles relatives au remboursement des produits de santé s'appuient sur les avis de la commission de la transparence (CT) de la Haute Autorité de santé. Il appartient à cette commission indépendante, composée notamment d'experts médicaux de rendre ces avis scientifiques. Dans son avis du 2 mars 2016, la CT a octroyé à l'Adalimumab un service médical rendu insuffisant en raison d'une efficacité très modeste, limitée dans le temps et principalement évaluée à partir d'un score peu cliniquement pertinent et de l'absence de bénéfice démontré en termes de qualité de vie pourtant particulièrement altérée dans les formes sévères de cette pathologie et des incertitudes majeures sur la tolérance à long terme aux doses préconisées. Les experts médicaux et scientifiques de la CT ont ainsi estimé que le rapport efficacité /effet indésirable était insuffisant et que ce produit n'avait dès lors pas lieu de figurer dans la stratégie thérapeutique. Dans ce même avis, la commission a rappelé l'ensemble des actions pouvant être menées dans le cadre de la stratégie thérapeutique relative à cette pathologie. Elle a ainsi rappelé que la prise en charge devait être globale, comprendre notamment le rappel aux patients de règles hygiéno-diététiques et prévoir la prise en charge de la douleur et du retentissement psychologique. Le traitement des poussées infectieuses doit reposer sur une antibiothérapie courte, associée à une antisepsie locale et à une incision des abcès afin de soulager la douleur. Les formes modérées à sévères nécessitent quant à elles le plus souvent un traitement de fond. Les antibiotiques au long cours sont préconisés en première intention. En cas d'échec, des traitements de seconde intention sont proposés sans réel consensus entre les centres experts. Enfin, la chirurgie, lorsqu'elle est possible et acceptée par le patient, constitue la seule option curative. Devant ces éléments et en l'état actuel des connaissances, les ministres ont décidé de suivre l'avis de la CT et de ne pas inscrire ce traitement au remboursement. Ce produit pourra être réévalué par la CT suite à la demande du laboratoire, des ministres ou de la Haute Autorité de santé, dès lors que de nouvelles données seront disponibles.

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