Question de M. LENOIR Jean-Claude (Orne - Les Républicains) publiée le 24/02/2017

Question posée en séance publique le 23/02/2017

M. Jean-Claude Lenoir. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé du budget et des comptes publics.

L'heure du bilan a sonné. Pour apprécier l'efficacité et la pertinence des politiques menées par les gouvernements qui se sont succédé depuis 2012…


M. Jean-Louis Carrère. Et ça continue !


M. Jean-Pierre Sueur. En effet, un vrai meeting !


M. Jean-Claude Lenoir. … en matière de lutte contre le chômage et, plus largement, dans les domaines économique, financier et budgétaire, il faut examiner les résultats obtenus par nos partenaires de l'Union européenne. Pouvez-vous citer un seul chiffre montrant que la France aurait mieux fait que ses voisins européens ? (Très bien ! et applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur certaines travées de l'UDI-UC.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'économie et des finances, chargé du budget et des comptes publics publiée le 24/02/2017

Réponse apportée en séance publique le 23/02/2017

M. Christian Eckert, secrétaire d'État auprès du ministre de l'économie et des finances, chargé du budget et des comptes publics. Monsieur le sénateur Lenoir, chacun ses points de comparaison. Pour ma part, j'ai retenu six items pour dresser le bilan du Gouvernement.

Durant cette législature, la croissance a augmenté de quatre points. Or elle n'avait progressé que d'un point entre 2007 et 2011, soit quatre fois moins. (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.)

Le solde du commerce extérieur s'est amélioré de 25 milliards d'euros durant cette législature. Sous le quinquennat précédent, il s'était dégradé de 32 milliards d'euros.

M. Alain Gournac. Tout va bien !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Le taux de marge des entreprises aura augmenté de deux points au cours de ce quinquennat, alors qu'il avait baissé de trois points durant le précédent.

M. Alain Gournac. C'est le paradis !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Au total, 160 000 emplois ont été créés depuis notre arrivée au pouvoir. Durant la législature précédente, 280 000 emplois avaient disparu !

M. René-Paul Savary. Et combien de chômeurs de plus ?

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Le nombre des demandeurs d'emploi a augmenté de 500 000 durant cette législature. C'est trop, mais il avait crû de 800 000 pendant la précédente…

La dette publique a augmenté de six points de PIB, contre vingt-cinq points, c'est-à-dire quatre fois plus, durant le quinquennat précédent.

Enfin, le déficit public s'est amélioré de deux points, alors que nous avions hérité d'un « État en faillite », pour reprendre les mots de celui qui nous l'avait légué… (Sourires sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

Monsieur le sénateur, tel est notre bilan. Il est clair, précis, vérifiable. (Exclamations sur les travées du groupe Les Républicains.)

À titre exceptionnel, et avec l'autorisation de mes collègues, je me ferai le porte-parole du Gouvernement pour remercier l'ensemble des sénatrices et des sénateurs, quelles que soient les travées sur lesquelles ils siègent, de la qualité des débats qui nous ont réunis. Ils ont été, le plus souvent, empreints de courtoisie. Je forme le vœu que chacun d'entre vous traverse cette période électorale dans la sérénité, ce qui, bien sûr, n'empêche pas les convictions ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE, du groupe CRC et de l'UDI-UC.)

M. le président. La parole est à M. Jean-Claude Lenoir, pour la réplique.

M. Jean-Claude Lenoir. Monsieur le secrétaire d'État, vous n'avez pas répondu à ma question. Je vous demandais de comparer les résultats des gouvernements qui se sont succédé pendant ce quinquennat avec ceux qu'ont obtenus leurs homologues européens au cours de la même période.

M. Jean-Louis Carrère. La comparaison avec la période antérieure est plus pertinente !

M. Jean-Claude Lenoir. Vous faites l'impasse sur la grave crise qui a affecté tous les pays entre 2008 et 2010. Je vais vous aider à répondre.

M. Jean-Louis Carrère. Vous n'êtes pas le mieux placé pour donner des leçons !

M. Jean-Claude Lenoir. Au terme de ce quinquennat, la France compte près de 600 000 chômeurs de catégorie A de plus qu'en 2012, et 1,2 million toutes catégories confondues. Pis, la France figure en tête de peloton des pays européens au regard du taux de chômage des jeunes : celui-ci est supérieur à 25 % chez nous, quand il n'est que de 4,7 % en Allemagne.

Le taux de croissance, après avoir été nul pendant deux ans, dépasse à peine 1 %. Dans le même temps, la moyenne des pays de l'Union européenne s'établit à 1,9 % !

En ce qui concerne le commerce extérieur, notre part des ventes à l'intérieur de la zone euro a régressé, passant de 17,9 % à 14 %.

Monsieur le secrétaire d'État, la dette publique représente 97,6 % de notre richesse nationale, contre 83 % en moyenne chez nos voisins.

Enfin, le déficit public était encore de 3,3 % en 2016, et personne ne croit aux 2,7 % annoncés pour l'exercice 2017. L'année dernière, le taux moyen n'était que de 1,9 % pour les pays de l'Union européenne.

M. le président. Il faut conclure, mon cher collègue.

M. Jean-Claude Lenoir. Au total, le bilan du Gouvernement est marqué par une succession d'échecs. C'est la raison pour laquelle nous serons nombreux à dénoncer l'action que vous avez menée. Nous entendons réunir toutes celles et tous ceux qui veulent redresser la France ! (Bravo ! et vifs applaudissements sur les travées du groupe Les Républicains et sur certaines travées de l'UDI-UC.)

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