Question de M. SIDO Bruno (Haute-Marne - Les Républicains) publiée le 26/01/2017
M. Bruno Sido appelle l'attention de Mme la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat sur la question des potentielles pénuries d'électricité que pourraient subir les Français durant l'hiver 2017.
À la suite de l'arrêt de vingt-trois réacteurs du parc nucléaire, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, RTE, a confirmé le risque de pénurie d'électricité en cas de vagues de froid importantes entraînant une hausse de la demande. Du fait de la réduction provisoire de la production de nombreux réacteurs nucléaires, une telle hausse de la demande pourrait provoquer une saturation des moyens de production d'énergie électrique et des coupures généralisées de courant dans certaines zones en bout de chaîne d'approvisionnement et entraîner une augmentation importante de la consommation, aggravée par la réduction de la capacité de production thermique de la France (à partir du charbon et du fioul). Le risque de pénurie d'électricité soulève de nombreuses inquiétudes concernant l'approvisionnement effectif des ménages lors de pics de froid.
Ainsi, il lui demande si, compte tenu du contexte entourant l'arrêt de certains réacteurs du parc nucléaire national, des mesures exceptionnelles sont prises afin d'empêcher tout phénomène de pénurie d'électricité au cours de l'hiver 2017.
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Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 11/05/2017
Le système électrique a connu une période de tension au cours de l'hiver 2016-2017, pendant laquelle des risques de rupture de l'équilibre entre l'offre et la demande d'électricité sont apparus. Outre la survenue d'une vague de froid courant janvier, plusieurs phénomènes conjoncturels ont conduit à l'apparition de ces risques : il s'agit de la disponibilité limitée du parc nucléaire, d'un incident sur l'interconnexion France-Angleterre qui n'a pu fonctionner qu'à mi-capacité, et de stocks hydrauliques relativement bas par rapport aux années antérieures. Dans ce contexte, le Gouvernement a lancé dès novembre 2016 une campagne d'information pour sensibiliser le grand public, les entreprises et les collectivités aux gestes qui permettent de réduire la consommation d'électricité au quotidien, particulièrement en période hivernale. Les avancées de la transition énergétique ont également contribué à sécuriser l'approvisionnement électrique. En particulier, le développement significatif des énergies renouvelables électriques a permis la présence de 18 GW installés d'éolien et de photovoltaïque, pour une puissance injectée moyenne d'environ 6 GW à la pointe de midi, soit l'équivalent de six réacteurs nucléaire, en augmentation de 10 % par rapport à l'hiver dernier. Les évolutions vers une consommation d'énergie maîtrisée et une place croissante des énergies renouvelables ont vocation à se poursuivre dans le cadre de la loi relative à la transition énergétique, au bénéfice de la sécurité d'approvisionnement, de l'environnement et de l'emploi. Le développement des interconnexions et des effacements de consommation contribue également à l'équilibre offre-demande. Il convient d'ailleurs de signaler que le mécanisme de capacité est devenu pleinement opérationnel depuis le premier janvier 2017 : ce mécanisme responsabilise les fournisseurs pour qu'ils assurent la sécurité d'alimentation de leurs clients, et le respect du critère de défaillance défini dans la Programmation pluriannuelle de l'énergie. Ce mécanisme permettra en particulier de faciliter l'émergence de nouvelles capacités d'effacement, particulièrement utiles pour passer les pointes de consommation hivernales.
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