Question de M. CADIC Olivier (Français établis hors de France - UDI-UC) publiée le 24/06/2016
Question posée en séance publique le 23/06/2016
M. Olivier Cadic. Ma question s'adresse à M. le Premier ministre.
En ce moment même, les Britanniques sont en train de faire un choix décisif non seulement pour leur destin, mais également pour notre destin commun : quitter l'Union européenne ou y rester. Aujourd'hui, c'est l'Histoire qui se joue sous nos yeux. Demain, quel que soit le choix des Britanniques, l'Union européenne ne pourra plus être la même. Chacun doit en avoir conscience. Demain, il faudra remettre l'Union européenne en marche pour éviter de la voir se déliter.
L'Union européenne est la première puissance économique du monde. On ne peut donc pas laisser les Britanniques décider seuls du destin de l'Europe.
Historiquement, la France a vocation à donner une nouvelle impulsion. Elle doit incarner un nouveau projet pour fédérer les membres de l'Union qui le souhaitent, un projet pour une Europe plus intégrée et plus audacieuse, qui redonne envie et fierté à ses habitants, parce que les Européens sont plus forts ensemble !
À l'heure où chacun s'interroge, où est la France, cette France qui était par le passé la première parmi les nations d'Europe à faire entendre sa voix et partager sa vision ?
Monsieur le Premier ministre, quelle que soit l'issue du référendum britannique, quelle sera votre contribution pour renforcer l'Europe ? Quelle Europe la France souhaite-t-elle pour demain ? (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC et sur quelques travées du groupe Les Républicains.)
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes publiée le 24/06/2016
Réponse apportée en séance publique le 23/06/2016
M. Harlem Désir, secrétaire d'État auprès du ministre des affaires étrangères et du développement international, chargé des affaires européennes. Monsieur le sénateur, à l'heure où nous nous exprimons, les citoyens britanniques sont en train de voter. Nous devons donc respecter le processus électoral en cours. C'est au peuple britannique, et à lui seul, de décider de son avenir et de sa place à l'intérieur ou hors de l'Union européenne. C'est un choix souverain qui appartient à chaque État membre.
Je veux vous redire ici la position de la France : nous souhaitons que le Royaume-Uni reste dans l'Union européenne et que le choix de l'unité européenne, de la cohésion, de la défense de nos valeurs communes l'emporte. Nous pensons que c'est l'intérêt du Royaume-Uni et, comme vous, que c'est l'intérêt de l'Europe.
Quelle que soit cependant la décision du peuple britannique, je partage votre avis. La France devra continuer à défendre une approche ambitieuse du projet européen. Oui, unie, l'Europe est plus forte pour faire face aux nombreux défis auxquels elle est confrontée en termes de sécurité, de protection, de soutien à la croissance, de préparation de l'avenir, de citoyenneté, d'actions en faveur de la jeunesse, en particulier en matière d'emploi.
Nous prendrons des initiatives et le Président de la République s'exprimera. Nous le ferons évidemment main dans la main avec nos principaux partenaires, en premier lieu l'Allemagne. Le Président de la République rencontrera en effet la Chancelière au lendemain de ce référendum, avant la tenue du Conseil européen.
C'est ensemble, comme nous l'avons fait ces dernières années, que nous répondrons aux grandes crises. C'est ainsi, la France et l'Allemagne ayant uvré de concert, que nous avons agi avec la Russie face à la crise et à la guerre en Ukraine. C'est le Président de la République qui est à l'origine de la réunion en « format Normandie » avec le président Porochenko et le président Poutine, sous son égide et en présence de la Chancelière Merkel.
C'est ensemble que nous ferons face à la crise des réfugiés, aux crises en Méditerranée et que nous uvrons pour la paix en Syrie ; c'est ensemble que nous relancerons la construction européenne. La France sera à ce rendez-vous ! (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste.)
M. le président. La parole est à M. Olivier Cadic, pour la réplique.
M. Olivier Cadic. Monsieur le secrétaire d'État, je prends acte de vos engagements, même si j'ai un peu de mal à comprendre quel cap vous avez fixé pour notre pays.
M. Jean-Baptiste Lemoyne. Nous aussi !
M. Olivier Cadic. Sans initiative ambitieuse et courageuse, l'Europe et la France se trouveront affaiblies et en danger. C'est pour cette raison que l'UDI fait clairement le choix du fédéralisme, qui protégera nos peuples et permettra de renouer avec l'idée de progrès partagé. (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC. - Mme Isabelle Debré applaudit également.)
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