Question de M. RAISON Michel (Haute-Saône - Les Républicains) publiée le 14/01/2016
M. Michel Raison interroge M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la situation de Madame Ursula Gauthier, correspondante de « l'Obs » en Chine.
Accréditée en Chine depuis 2009, cette journaliste a quitté le territoire chinois à la suite de la décision des autorités chinoises de ne pas renouveler sa carte de presse, jugeant déplaisant un de ses article sur les attentats perpétrés au Xinjiang (article publié le 18 novembre 2015 sur le site de l'hebdomadaire « l'Obs »).
Cette méthode d'intimidation n'est pas nouvelle et est connue par les journalistes du monde entier qui souhaitent lever le silence sur les sujets jugés sensibles.
Une tribune signée par plusieurs journalistes et publiée par « le Monde » le 30 décembre 2015 a affirmé que la priorité absolue accordée par le Gouvernement français à la diplomatie économique a probablement facilité les choses pour le pouvoir chinois. Le corollaire de cette diplomatie « du paillasson » silence sur les condamnations de prisonniers politiques et silence sur les violations de la liberté de parole garantissait, d'une certaine manière, que les autorités françaises laisseraient expulser Madame Gauthier sans trop gesticuler.
Pour sa part, celle-ci a regretté le manque de soutien du ministère français des affaires étrangères. Elle a déclaré à France Inter que la réaction française n'est pas du tout au niveau de l'enjeu de ce qui est en train de se produire en Chine.
Soucieux de la liberté d'exercice du métier de journaliste et regrettant la faiblesse de la position adoptée par le ministère des affaires étrangères, il souhaite connaître les démarches précises engagées par la France et ses partenaires de l'Union européenne pour convaincre les autorités chinoises de revenir sur leur décision.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 11/02/2016
Le ministère des affaires étrangères et du développement international reste attaché à la défense de la liberté des médias en Chine comme dans le reste du monde. Dès que la situation de Mme Gauthier a été connue, la France a multiplié les démarches, à Paris comme à Pékin, pour chercher à convaincre les autorités chinoises de revenir sur leur décision. À Pékin, l'ambassadeur de France est intervenu à deux reprises auprès des responsables du ministère chinois des affaires étrangères. À Paris, des interventions ont également été faites auprès de l'ambassade de Chine. La France a aussi exprimé publiquement à plusieurs reprises sa préoccupation face à la situation de Mme Ursula Gauthier et rappelé son attachement au libre exercice du métier de journaliste en Chine (déclarations du porte-parole du ministère des affaires étrangères des 24 décembre, 25 décembre et 31 décembre 2015). Malgré la mobilisation des autorités françaises, Mme Ursula Gauthier a dû quitter le territoire chinois le 31 décembre 2015. La France et l'Union européenne ont regretté publiquement le non renouvellement de sa carte de presse et appelé les autorités chinoises à revenir sur cette décision, afin que Mme Gauthier puisse continuer son travail en Chine.
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