Question de Mme PEROL-DUMONT Marie-Françoise (Haute-Vienne - Socialiste et républicain) publiée le 24/12/2015

Mme Marie-Françoise Perol-Dumont appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur le sort de plusieurs millions d'enfants au Népal, suite au séisme qui a fait près de 9 000 victimes en avril 2015. Ceux-ci risquent la maladie voire la mort cet hiver en raison d'une pénurie de vivres et de vaccins due au blocage de la frontière.
Le pays fait ainsi face à un manque sévère de produits de première nécessité, des manifestants bloquant depuis le 24 septembre 2015 un point de passage névralgique à la frontière avec l'Inde pour protester contre la nouvelle Constitution népalaise. La fermeture de ce poste frontalier a provoqué une importante pénurie de carburant et de médicaments, et les organisations humanitaires ont des difficultés à acheminer des aides aux victimes du séisme toujours sans abri, sept mois après le tremblement de terre.
Plus de 200 000 familles vivent toujours dans des abris temporaires à une altitude de plus de 1500 mètres. Les risques d'hypothermie et l'insuffisance de médicaments et de vaccins pourraient donc constituer une combinaison mortelle pour les enfants cet hiver, d'après le fonds des Nations unies pour l'enfance (UNICEF), qui parle d'au moins 3 millions d'enfants concernés.
Elle lui demande donc dans quelle mesure la France pourrait apporter son aide au gouvernement népalais afin de continuer à débloquer la situation et acheminer les denrées nécessaires en urgence.

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Transmise au Ministère des affaires étrangères et du développement international


Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 03/03/2016

Suite aux tremblements de terre d'avril et de mai 2015, la France a apporté une aide d'1,5 M€ au Népal. Cette aide s'est traduite par des dons d'équipements et la mise à disposition de secouristes et de personnel de la sécurité civile, transportés grâce à trois vols humanitaires. Elle a aussi inclus un appui aux actions des ONG Architectes de l'urgence pour un projet de reconstruction d'une école secondaire et Action contre la faim pour un programme axé sur l'agriculture et l'élevage dans les districts en situation d'insécurité alimentaire, et de l'Organisation internationale des migrations (OIM) en soutien aux activités de déblaiement et de gestion des déchets. De plus, la France a contribué à la réponse humanitaire de l'Union européenne qui s'est élevée à 22,6 M€. Par ailleurs, l'Union européenne s'est engagée en juin 2015 à participer à la reconstruction du pays à hauteur de 118 M€. 360 M€ devraient également être affectés par l'instrument de coopération et de développement de l'Union européenne à l'éducation, le développement urbain durable et la gouvernance démocratique. Après des mois de tensions du fait des difficultés politiques rencontrées par le gouvernement, celui-ci vient de faire adopter, fin décembre 2015, la loi légalisant l'Autorité nationale de reconstruction (ANR) chargée de superviser la reconstruction et la distribution des aides aux victimes. La première réunion du Conseil d'administration de cette autorité s'est tenue le 11 janvier dernier. Le fonds d'aide de près de 3,7 Md€ devrait pouvoir être débloqué en vue de la reconstruction. Les victimes n'ont reçu jusqu'ici qu'une aide initiale du gouvernement de 150 dollars par foyer. Le gouvernement népalais a promis la distribution prochaine d'une aide supplémentaire de 2 000 dollars par foyer. Les conflits politiques internes qui secouent le Népal, depuis l'adoption de la Constitution, ont également entravé la distribution des aides. Tout en se gardant de s'immiscer dans les affaires intérieures du pays, notre ambassade à Katmandou, en lien avec l'Union européenne et les autres pays donateurs, s'est rapprochée des parties afin de les inciter à poursuivre le dialogue et à lever au plus vite les obstacles à la distribution des aides. 

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