Question de M. LAURENT Pierre (Paris - Communiste républicain et citoyen) publiée le 03/12/2015
M. Pierre Laurent attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur la place et le rôle attribués à l'éducation physique et sportive (EPS) dans l'appropriation critique des activités physiques sportives et artistiques (APSA).
La culture physique sportive et artistique est partout présente. Invention humaine, son appropriation critique est indispensable à la formation du futur citoyen pour son émancipation. C'est la raison pour laquelle la loi lui a donné toute sa place dans le système éducatif. Son enseignement organisé au sein de l'éducation physique et sportive permet à l'élève d'aborder des questions plus générales pour sa formation liées aux apprentissages des diverses techniques et règles que la société s'est données comme le respect de soi, des autres, le « vivre ensemble », éléments constitutifs de ce que l'on appelle la santé.
Toutefois, ces objectifs essentiels ne peuvent être, en eux mêmes, objets d'enseignement. C'est à travers des acquisitions spécifiques dans les APSA, véritables objets d'enseignement, que sont travaillées ces notions. Il est à noter que les nouveaux programmes d'EPS se détournent de ces orientations, pour ceux qui les ont rejetés au conseil supérieur de l'éducation (CSE). Selon ceux-ci, ils ne remplissent pas leur rôle, en ne fixant nationalement aucune exigence d'acquisition, contrairement aux autres disciplines, renvoyant ainsi leur définition au niveau local, ce qui bafoue le principe d'égalité du service public d'éducation sur tout le territoire, tout en n'offrant pas aux enseignants un véritable outil professionnel. Pourtant, tous les acteurs affirment une exigence démocratique concernant cette discipline et la nécessité de définir des exigences nationales pour tous. Les opposants au nouveau programme estiment que le ministère l'éducation nationale s'exonère de la mesure des apprentissages spécifiques réalisés en EPS en ne les prenant pas en compte dans le nouveau diplôme national du brevet (DNB). De discipline constitutive de la culture scolaire que le socle lui reconnaît, l'EPS deviendrait uniquement contributive à l'acquisition du socle. Pourtant, dans le même temps, est, d'une part, lancée l'année du sport de l'école à l'université dont un des objectifs est la valorisation de l'EPS et, d'autre part, une mission d'étude sur le parcours sportif de l'élève est annoncée par le Premier ministre. Il lui demande si l'EPS, comme discipline obligatoire, peut être, au contraire, le lieu d'une véritable démocratisation par un accès critique, éclairé, exigeant à la culture des APSA et s'il envisage de construire des programmes ambitieux et d'en mesurer les effets, notamment à travers une véritable prise en compte au DNB.
Il lui demande, par conséquent, s'il ne serait pas souhaitable de revenir sur les choix programmatiques rejetés par le CSE.
Il lui demande, plus généralement, d'expliciter ses intentions quant à l'éducation physique et sportive de l'école à l'université.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
La question est caduque
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