Question de M. BERSON Michel (Essonne - Socialiste et républicain) publiée le 16/12/2015
Question posée en séance publique le 15/12/2015
M. Michel Berson. Ma question s'adresse à M. le secrétaire d'État chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche.
Monsieur le secrétaire d'État, vous avez présenté hier à M. le Premier ministre la nouvelle stratégie nationale de recherche de la France, une stratégie qui revêt une double ambition.
La première ambition est de maintenir la place de notre pays parmi les cinq premières puissances mondiales en matière de recherche,
M. Alain Gournac. Bon courage !
M. Michel Berson.
une place qui nous a valu, au cours des dix dernières années, huit prix Nobel et quatre médailles Fields.
La seconde ambition est de permettre à la recherche française de répondre non seulement aux défis permanents du progrès de la connaissance, mais aussi aux nouveaux défis scientifiques, technologiques, économiques, sociaux et environnementaux des décennies à venir.
Vous le savez, monsieur le secrétaire d'État, quatre enjeux doivent être traités en urgence.
Le premier enjeu tient à l'analyse scientifique et à la gestion politique du risque climatique, dans la perspective de l'application de l'accord universel pour le climat signé à Paris le 12 décembre dernier.
Le deuxième enjeu concerne l'explosion du volume des données numériques dans l'ensemble de la société comme dans toutes les sciences, qui représente un gisement exceptionnel de connaissances nouvelles et de croissance.
Le troisième enjeu a trait à la réévaluation de notre compréhension du vivant sous l'effet du développement de la biologie des systèmes ainsi que des thérapies innovantes thérapie génique, médecine personnalisée ou prédictive.
M. François Grosdidier. C'est fini ! La question !
M. le président. Veuillez conclure, mon cher collègue !
M. Michel Berson. Enfin, le quatrième enjeu réside dans l'importance de la connaissance des cultures et des hommes, c'est-à-dire, en d'autres termes, dans l'analyse du vivre ensemble, afin de mieux connaître les facteurs de l'intégration et, à l'inverse, de la radicalisation.
M. François Grosdidier. Le temps de parole est épuisé !
M. Alain Gournac. La question !
M. le président. Il faut conclure !
M. Michel Berson. Au regard de ces enjeux qui bouleversent notre société (Protestations sur les travées du groupe Les Républicains.), quelle action le Gouvernement entend-il mener pour que les avancées de la recherche contribuent au redressement de notre économie et à l'amélioration des conditions de vie de nos concitoyens ?
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 16/12/2015
Réponse apportée en séance publique le 15/12/2015
M. Thierry Mandon, secrétaire d'État auprès de la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche, chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche. Monsieur le sénateur, je vais répondre à ce que j'ai pu entendre de votre question... (Rires sur les travées du groupe Les Républicains.)
Vous avez raison de rappeler que, quelques heures après la conclusion de la COP 21, au succès de laquelle la recherche française a grandement contribué, tant en alertant depuis des années sur les risques du réchauffement climatique qu'en fournissant les premières solutions concrètes à celui-ci, Mme Najat Vallaud-Belkacem et moi-même avons remis hier à M. le Premier ministre la stratégie nationale de recherche prévue par la loi Fioraso du 22 juillet 2013 relative à l'enseignement supérieur et à la recherche.
Cette stratégie répond à une double ambition : d'abord, permettre à la recherche française de relever tous les défis scientifiques, technologiques, environnementaux et sociétaux des années à venir ; ensuite, l'aider à conserver sa première place en Europe et son rang parmi les principales puissances mondiales en matière de recherche.
Vous savez mieux que quiconque que cette stratégie a été précédée d'une grande concertation. Elle a surtout permis de réaffirmer quelques priorités.
Premièrement, à côté de l'effort en faveur de la recherche appliquée, nous souhaitons que la recherche fondamentale, qui constitue le socle des compétences et des connaissances, représente au moins 50 % des investissements publics dans les cinq années qui viennent. (Applaudissements sur quelques travées du groupe socialiste et républicain.)
Deuxièmement, nous entendons accentuer l'effort sur les sciences humaines et sociales - l'un des secteurs où les apports de la France à la science mondiale sont majeurs -, qui doivent accompagner les progrès technologiques afin de leur donner du sens et de l'efficacité.
Troisièmement, nous souhaitons décliner cette stratégie nationale au travers de tous les grands choix gouvernementaux au cours des années à venir : dans le programme d'action de l'Agence nationale de la recherche, l'ANR, pour l'année prochaine,...
M. le président. Veuillez conclure, monsieur le secrétaire d'État.
M. Thierry Mandon, secrétaire d'État. ... dans les programmes des investissements d'avenir - 10 milliards d'euros sont annoncés pour 2016, celui de 2015 comportant le lancement, dans quelques semaines, des laboratoires d'excellence pluridisciplinaires. Enfin, nous voulons renforcer l'articulation entre la recherche française et la recherche européenne, afin de conserver l'exigence de haute qualité qui caractérise les laboratoires de notre pays. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)
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