Question de Mme BLANDIN Marie-Christine (Nord - Écologiste) publiée le 11/12/2015
Question posée en séance publique le 10/12/2015
Mme Marie-Christine Blandin. Ma question s'adresse à Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale. Elle concerne l'engagement du Gouvernement pour l'éducation à l'environnement et au développement durable, à laquelle la COP 21 a consacré une journée, et dont l'accord des Parties mentionnera l'importance.
Madame la ministre, vous y avez défendu une pédagogie de projet et vous avez insisté sur l'importance du savoir être.
Petit sujet, grandes conséquences pour de futurs adultes responsables et solidaires : par exemple, c'est autour des éco-écoles du Japon, associées à la démarche de l'UNESCO, que la mobilisation des élèves a permis la plus grande prise en charge des victimes après le séisme de 2011.
Les initiatives remarquables en matière d'éducation à l'environnement ne manquent pas, mais elles sont souvent entravées par des obstacles tels que le défaut d'information, l'insuffisant volet pratique de la formation initiale, le manque de temps et de lieux pour accueillir les concertations et la formation continue avec les partenaires.
Par ailleurs, elles s'accompagnent de tracas administratifs : organisation des sorties, zèles sanitaires abusifs à propos du jardinage, des élevages, des ateliers cuisine, du compost.
N'oublions pas que nous préparons les élèves à la vraie vie. (M. Alain Gournac s'exclame.) Tous les ressorts de motivation sont précieux et utiles pour façonner les gestes, et inviter aux sciences.
Comment le ministère va-t-il faciliter cette éducation et la rendre plus exhaustive ?
De nombreux pays s'engagent : comment la France va-t-elle, en prévision des quatrièmes assises internationales, dès février 2017, amplifier les dynamiques locales avec les collectivités, les parents, les associations, et favoriser l'éducation en prévision de la COP 22 ?
Enfin, nombre d'établissements se sont investis et ont préparé la venue de leurs ambassadrices et ambassadeurs du climat. Alors que des jeunes du monde entier ont participé à la COY, Conference Of Youth, comment les élèves et les étudiants français, consignés par l'interdiction de déplacement organisé, ont-ils pu être associés à la démarche ? (Applaudissements sur les travées du groupe écologiste, ainsi que sur certaines travées du RDSE.)
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 11/12/2015
Réponse apportée en séance publique le 10/12/2015
Mme Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice, je partage votre conviction que l'éducation a un rôle majeur à jouer dans ces enjeux fondamentaux que sont le développement durable et la lutte contre le changement climatique. Ce n'est pas un hasard, en effet, si vendredi dernier, à la COP 21, l'événement que nous avions organisé autour de l'éducation au développement durable a rencontré un tel succès : de très nombreux ministres de l'éducation nationale venant du monde entier étaient là pour discuter des moyens mis en uvre afin d'atteindre cet objectif.
Vous faites partie de ceux qui ont insisté, et je vous en remercie, pour inscrire l'éducation au développement durable et à l'environnement dans le code de l'éducation. Aujourd'hui, tout cela prend forme. La révision récente des programmes scolaires a permis que soit désormais intégré le développement durable, et ce dans plusieurs disciplines. Il ne s'agit pas d'une discipline à part entière, j'insiste sur ce point, car une telle transversalité est importante. De plus, la réforme du collège, qui introduit des enseignements pratiques interdisciplinaires, a prévu précisément un programme consacré au développement durable.
Enfin, la pédagogie de projet permet de développer, du plus jeune âge au plus élevé, l'éducation au développement durable, qu'il s'agisse des jardins pédagogiques, des sorties scolaires dans la nature, des concours comme celui qui est consacré au développement durable, de la labellisation des établissements scolaires qui prennent le plus d'initiatives en la matière. Pour donner plus de force à tout cela, j'ai nommé quarante-quatre coordonnateurs académiques sur la question de l'éducation au développement durable, qui sont chargés d'être proactifs dans tous les établissements scolaires.
Pour conclure, je suis la première à regretter que les scolaires n'aient pu se rendre à la COP 21. Il s'agissait néanmoins d'une question de sécurité, chacun le comprendra ici. Nous avons considéré, au vu de la situation, qu'il n'était pas prudent d'envoyer plusieurs milliers de jeunes élèves au Bourget. Pour autant, dans tous les établissements scolaires concernés, de nombreuses activités ont été organisées. Je vous ferai partager avec grand plaisir le résultat de ces initiatives. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain et du groupe écologiste.)
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