Question de M. MAGNER Jacques-Bernard (Puy-de-Dôme - Socialiste et républicain) publiée le 29/10/2015
M. Jacques-Bernard Magner attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur la situation très préoccupante de nombreux usagers d'un assainissement non collectif (ANC). En effet, selon une association de consommateurs, trop de services publics d'assainissement non collectif (SPANC), créés sans une réflexion suffisante, se trouvent surdimensionnés et en situation de faillite. Aussi, pour équilibrer leurs comptes, ils augmentent la fréquence des contrôles à exercer et le montant des redevances, ou instaurent une redevance annuelle élevée, sans rapport avec les services rendus, imposant ainsi un abonnement au service, non prévu par les textes. De plus, certaines interprétations de l'arrêté du 27 avril 2012 conduisent à rendre obligatoires des travaux facultatifs ou disproportionnés par rapport aux enjeux sanitaires et environnementaux réels. Enfin, plusieurs informations sur l'efficacité de l'ANC, sur son impact réel sur les milieux et la santé, apparaissent fantaisistes, d'autant plus qu'il n'y a pas encore de données statistiques fiables sur ce sujet. Le montant de redevance de contrôle de bon fonctionnement d'un ANC varie de 42 à 650 euros sur dix ans, et le coût global moyen (études, investissement, entretien, redevances ) est de plus de 9 000 euros sur la même période. Rapporté au prix de l'eau payé par les usagers, l'impact du coût de l'ANC revient en moyenne à 7,75 euros par m3 d'eau consommée. En conséquence, il lui demande de bien vouloir instaurer un moratoire sur la mise en place des SPANC et les préjudices subis par les usagers afin que l'ensemble des acteurs puissent disposer de toutes les données utiles sur l'ANC et que de nouvelles dispositions puissent être prises pour la réduction du coût des services.
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Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée le 21/01/2016
Le ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie rappelle que les contrôles des installations existantes doivent servir à identifier les absences d'installations et les installations présentant un danger pour la santé des personnes ou un risque avéré de pollution de l'environnement et qu'il faut se concentrer sur la réhabilitation de ces seules installations. Le ministère rappelle aussi que les autres installations contrôlées non conformes au titre de l'arrêté du 27 avril 2012 (c'est-à-dire les installations incomplètes, significativement sous-dimensionnées ou présentant des dysfonctionnements majeurs) font l'objet d'une obligation de travaux en cas de vente. L'arrêté du 27 avril 2012 fixe les modalités de l'exécution de la mission de contrôle des installations d'assainissement non collectif. L'assainissement étant une compétence décentralisée, son organisation et le prix des contrôles des services publics d'assainissement non collectif (SPANC) sont fixés par les collectivités territoriales organisatrices. Les SPANC étant des services à caractère industriel et commercial, ils doivent équilibrer leur budget en recettes et en dépenses au moyen de la redevance qu'ils perçoivent au titre de l'assainissement non collectif. Les disparités des montants des redevances entre collectivités territoriales s'expliquent notamment par les différences de mode d'organisation et de gestion des SPANC, la taille de ces services mais aussi les situations, nature et importance des installations à contrôler. La loi NOTRe, publiée le 7 août 2015, impose aux communes de transférer la compétence assainissement à un établissement public de coopération intercommunale ou à un syndicat de grande taille d'ici janvier 2020. Cette obligation entraînera une restructuration des services et une mutualisation des moyens qui devraient générer des économies. Par ailleurs, pour améliorer l'application de la réglementation nationale, les ministères chargés de l'écologie et de la santé ont d'ores et déjà rédigé, dans le cadre du plan d'actions national sur l'assainissement non collectif (PANANC), des documents d'accompagnement comme le « guide d'accompagnement des SPANC ». D'autres documents seront prochainement publiés pour accompagner ces services : des fiches outils d'aide au contrôle ainsi que des questions-réponses. Ces documents seront disponibles sur le portail de l'ANC à l'adresse suivante : www.assainissement-non-collectif.developpement-durable.gouv.fr. Concernant les données disponibles sur l'assainissement non collectif : la dernière enquête statistique du ministère, réalisée par le Service de l'observation et des statistiques (SOeS) date de l'année 2008 et la dernière synthèse nationale publiée par l'office national de l'eau et des milieux aquatiques (ONEMA) sur le prix et la qualité des services d'eau et d'assainissement porte sur l'année 2012. Dans le cadre du PANANC, le ministère a pour projet de faire réaliser par l'ONEMA un observatoire plus détaillé de l'assainissement non collectif. Celui-ci devra récolter des informations sur les SPANC et sur le parc d'installations, ce qui permettra notamment d'évaluer en toute transparence les tarifs et la qualité des services correspondants, à taille de collectivités et situations semblables.
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