Question de M. FOURNIER Jean-Paul (Gard - Les Républicains) publiée le 15/10/2015
M. Jean-Paul Fournier appelle l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les raisons de la fermeture de la centrale thermique EDF d'Aramon dans le Gard et ses conséquences tant en termes d'emploi, qu'en matière énergétique et environnementale. Cet équipement construit en 1976, qui a fait l'objet d'importants travaux d'investissement en 2009 et 2010, emploie près de 120 personnes et permet, indirectement, le travail d'un réseau dense de sous-traitants. Ainsi, c'est un pôle économique très important pour tout le secteur du sud du Gard rhodanien qui va fermer dans les mois à venir. Pourtant, l'objectif premier de l'entreprise EDF, dont l'État est actionnaire majoritaire, était un démantèlement de la structure à l'horizon 2023. En effet, les centrales thermiques ont une souplesse de production que la France ne peut à l'avenir négliger, surtout quand l'objectif est d'accroître la part de l'électricité dite verte, dont la production reste tout de même aléatoire, et de faire évoluer le parc nucléaire. Ainsi, ponctuellement, lors des vagues de froid ou de forte chaleur, cette production thermique a un rôle compensatoire d'autant plus compétitif que les prix du pétrole restent aujourd'hui bas. C'est pourquoi, les salariés et les chefs d'entreprises dont l'activité est liée à celle de la centrale, mais aussi les élus locaux, sont dubitatifs sur les raisons qui ont poussé EDF à fermer aussi rapidement l'usine de production d'électricité. Parallèlement, cette décision pose le problème de ses conséquences en termes d'emploi, d'évolution de carrière pour les agents d'EDF, mais aussi de licenciements pour les salariés des entreprises sous-traitantes. L'Etat se doit de limiter au maximum une catastrophe sociale dans un territoire lourdement impacté par une crise structurelle de son industrie, en pensant à une reconversion de l'activité économique. En outre, une réflexion approfondie doit être menée pour la restructuration du site, son défrichement en limitant les risques écologiques inhérents à la destruction de ce genre d'usine. Aussi lui demande-t-il des précisions quant aux raisons de la fermeture précipitée de cette centrale thermique et le rôle que jouera l'État, directement et indirectement, via EDF, dans l'accompagnement des conséquences de cette fermeture.
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Transmise au Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat
Réponse du Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat publiée le 06/10/2016
La centrale au fioul d'Aramon exploitée par EDF a cessé son activité en avril 2016. Les prévisions de RTE, le gestionnaire du réseau de transport d'électricité, montrent que le système électrique possède d'importantes marges jusqu'en 2020, même avec un arrêt de l'ensemble des centrales au fioul d'EDF. Cette situation de surcapacité conduisait depuis plusieurs années à une production extrêmement limitée de la centrale d'Aramon, qui ne fonctionnait quasiment plus que pour réaliser les essais permettant de démontrer sa disponibilité et ne pouvait plus amortir ses coûts fixes. Dans ce contexte économiquement difficile pour l'ensemble des énergéticiens européens, et pour EDF en particulier, la décision de l'entreprise de fermer la centrale d'Aramon était justifiée. Au-delà de l'accompagnement de ses personnels, EDF a mis en place un accompagnement de ses sous-traitants vers d'autres activités du groupe, notamment les activités nucléaires des sites voisins de Marcoule et du Tricastin. Par ailleurs, la ministre de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargée des relations internationales sur le climat, a demandé à EDF, dès l'annonce de la fermeture, d'engager un plan de revitalisation ambitieux et rapide, qui s'intègre dans les orientations de la transition énergétique vers la croissance verte. Des activités de production d'énergie renouvelable ainsi que de production de combustibles solides de récupération sont ainsi envisagées. Le Gouvernement sera attentif à la réalisation de ces projets et à l'accompagnement du territoire.
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