Question de M. FALCO Hubert (Var - Les Républicains) publiée le 01/10/2015
M. Hubert Falco attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le nombre importants d'infections constatés après la pose d'un cathéter dans notre pays. Ils représentent, en effet, la quatrième cause d'infection liée aux soins à l'hôpital.
Une récente étude menée par des médecins français et publiée dans la revue scientifique médicale « The Lancet » a permis de faire le point sur la supériorité de l'usage de la chlorhexidine alcoolique à 2 % par rapport à la povidone alcoolique iodée (bétadine).
Cette étude menée dans onze unités de soins intensifs français entre octobre 2012 et février 2014 auprès de 2349 patients adultes en utilisant indifféremment ces deux antiseptiques, a montré que la chlorhexidine alcoolique diviserait par six le nombre d'infections (0,28 infections pour mille cathéters jour contre 1,77 avec la Povidone) et réduirait aussi le nombre de cathéters colonisés. En revanche le nombre de réactions cutanées serait supérieur et son coût plus important.
Au regard de ces éléments importants, il lui demande si le Gouvernement envisage de lancer une étude complète, afin de déterminer la stratégie antiseptique la plus efficace permettant d'établir de nouvelles recommandations sur l'asepsie cutanée prévues en 2016.
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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 28/01/2016
Lors de l'enquête nationale de prévalence des infections nosocomiales de 2012, les infections liées aux cathéters représentaient 5,4 % des localisations infectieuses identifiées ; dans 75 % des cas, un lien avec un cathéter central était rapporté, tout particulièrement dans les services de réanimation (source : institut de veille sanitaire). Compte tenu de leur fréquence et leur gravité potentielle et dans un but ultime de prévention, ces infections sur cathéters centraux font l'objet d'une surveillance nationale dans le cadre du réseau d'alerte et d'investigation des infections associées aux soins (Raisin). De 2007 à 2013, le taux d'infections liées à un cathéter veineux central a diminué, passant de 1,38 à 0,78 infections pour 1 000 jours dexposition à ces dispositifs invasifs selon les données du réseau REA-RAISIN qui couvre environ 40 % des lits de réanimation français (source : institut de veille sanitaire). Leur prévention fait l'objet de recommandations de la société française d'hygiène hospitalière et de la société française d'anesthésie-réanimation en particulier. S'agissant de la pose du dispositif, ces sociétés savantes recommandent l'emploi de solutions antiseptiques alcooliques pour l'asepsie de type chirurgical. Cette recommandation est reprise dans la check-list - cathéters veineux centraux de la Haute autorité de santé. Enfin, la société française d'hygiène hospitalière élabore actuellement de nouvelles recommandations concernant la désinfection cutanée pour les abords vasculaires. Ce travail repose sur une analyse de la littérature scientifique sur le sujet et prendra en considération les résultats de la récente étude multicentrique française. Les données de surveillance du réseau REA-Raisin concourront à l'évaluation de ces recommandations.
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