Question de M. ANTISTE Maurice (Martinique - Socialiste et républicain) publiée le 16/10/2015

Question posée en séance publique le 15/10/2015

M. Maurice Antiste. Ma question s'adresse à Mme la ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social.

Madame la ministre, ma questions porte, encore une fois, sur les difficultés rencontrées par les jeunes, tous territoires confondus, et plus encore par les ultramarins, dans la recherche d'un indispensable stage ou d'un incontournable contrat d'apprentissage.

On a assisté à une chute de 3,2 % du nombre de nouveaux contrats d'apprentissage en 2014 par rapport à 2013, bien que la part des apprentis plus diplômés continue de croître, particulièrement en Martinique. Le faible potentiel d'accueil de tissus économiques dominés par des micro-entreprises peut expliquer cette réalité ultramarine.

En effet, le tissu économique de la plupart des territoires ultramarins comprend de très petites entreprises qui ne sont pas nécessairement outillées pour accueillir un jeune en alternance ou l'embaucher. Il faut donc les sensibiliser à une démarche d'embauche citoyenne et les accompagner dans les différentes phases.

Je ne saurais manquer d'évoquer succinctement les initiatives qui ont déjà été prises localement.

L'université des Antilles et le groupe Bernard Hayot ont souhaité répondre aux enjeux du marché en créant la fondation « Agir ensemble pour la formation et l'emploi », dont l'objectif principal est de professionnaliser les formations des étudiants et des lycéens.

Dans son avis et rapport intitulé Le travail des étudiants, le Conseil économique, social et environnemental préconise le développement, au sein des universités, des emplois occupés par des étudiants. Ceux-ci doivent y être formés, évalués et suivis de façon telle que l'université qui les emploie puisse traduire l'activité exercée en compétences acquises et développées.

M. le président. Veuillez poser votre question, mon cher collègue.

M. Maurice Antiste. Il convient par ailleurs de développer les troisièmes cycles.

Que d'angoisse et de doutes pour les jeunes et leurs familles, face à des échecs qui les plongent dans une situation de pré-chômage !

Madame la ministre, quelles mesures le Gouvernement envisage-t-il de prendre pour inciter les entreprises à accueillir beaucoup plus de jeunes ? Convenez, madame la ministre, chers collègues, que l'accès aux stages et à l'alternance est très difficile en France. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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Réponse du Ministère du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social publiée le 16/10/2015

Réponse apportée en séance publique le 15/10/2015

Mme Myriam El Khomri, ministre du travail, de l'emploi, de la formation professionnelle et du dialogue social. Monsieur le sénateur Maurice Antiste, j'entends vos inquiétudes et je partage avec vous cette conviction que l'apprentissage est une excellente voie de formation.

M. François Grosdidier. Vous le redécouvrez !

Mme Myriam El Khomri, ministre. Il est utile aux entreprises, parce qu'il permet véritablement de former les jeunes aux compétences dont elles ont besoin ; il est utile aux jeunes, parce qu'il permet à 70 % d'entre eux de trouver un emploi. Les apprentis d'aujourd'hui sont les chefs d'entreprise de demain, notamment dans l'artisanat.

C'est pourquoi nous avons lancé, avec les partenaires sociaux et les régions, une mobilisation en faveur de l'apprentissage, en particulier dans les TPE et les PME : 200 millions d'euros supplémentaires sont alloués aux centres de formation en 2015 et l'aide « TPE jeunes apprentis » est opérationnelle depuis le 1er juin.

Concrètement, nous avons constaté, au cours des derniers mois, une augmentation de 6,5 % du nombre des entrées en apprentissage. Nous n'avions pas connu un tel résultat depuis quatre ans.

Ces mesures sont particulièrement adaptées à l'outre-mer.

Je me suis rendue en Martinique, où j'ai pu mesurer les difficultés et le manque d'information des chefs d'entreprise. Depuis le 1er septembre, en lien avec Patrick Kanner, nous avons confié à six jeunes en service civique la mission d'informer les chefs d'entreprise sur tous les dispositifs qui ont été mis en place : le pacte de responsabilité et de solidarité, le crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi, l'aide « TPE jeunes apprentis ». Cette démarche fonctionne particulièrement bien depuis un mois. Je souhaite la développer dans tous les territoires d'outre-mer. C'est à mes yeux essentiel.

M. le président. Il faut conclure !

Mme Myriam El Khomri, ministre. En outre, plus de 2 100 jeunes Martiniquais bénéficient du dispositif des emplois d'avenir, et 385 autres de la garantie jeunes.

Nous souhaitons encourager le parrainage des jeunes diplômés des quartiers populaires et mettre en place en 2016 une plateforme permettant aux jeunes apprentis de rencontrer des employeurs à la recherche d'apprentis.

L'apprentissage, je le répète, est une voie d'excellence. Vous pouvez compter sur ma mobilisation pour le promouvoir. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

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