Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 27/08/2015
M. Jean Louis Masson attire l'attention de Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur le fait que le baccalauréat donne accès de plein droit à l'université. Par le passé, ce diplôme était suffisamment sélectif pour garantir la capacité des bacheliers à suivre une formation universitaire. Toutefois, l'inflation du nombre des bacheliers a entraîné une dégradation considérable du niveau et une dévaluation du diplôme. De ce fait, le baccalauréat ne remplit plus du tout son rôle de filtre pour l'accès à l'université, d'autant que la multiplication des filières, notamment avec le bac professionnel, conduit à ce que certaines d'entre elles ne correspondent pas à tel ou tel enseignement universitaire que le bachelier pourrait choisir. Or l'éducation nationale reste attachée au principe qu'un titulaire du baccalauréat doit pouvoir accéder à n'importe quel enseignement universitaire, quel que soit son niveau et quelle que soit sa filière antérieure de formation. Il n'est donc pas surprenant que plus de 90 % des titulaires d'un bac professionnel soient confrontés à un échec lorsqu'ils s'inscrivent dans certaines licences. Il n'est pas surprenant non plus que le nombre de bacheliers inscrits en licence de sport et d'éducation physique soit anormalement élevé, ce qui les conduit tout droit au chômage. En fait, il est démagogique de vouloir qu'un baccalauréat, quelle que soit la filière de formation suivie auparavant et quel que soit le niveau des bacheliers, donne accès à n'importe quel enseignement universitaire. La conséquence en est que faute de sélection à l'entrée de l'université, la sélection se fait en cours de licence par l'abandon des études. C'est un véritable gâchis pour la société et pour les jeunes concernés. Pire, faute de pouvoir sélectionner les admissions en fonction du niveau et de la filière d'origine des candidats, certaines universités sont obligées de recourir au tirage au sort, ce qui est complètement aberrant. Il lui demande donc si dans l'intérêt des bacheliers eux-mêmes, elle envisage d'autoriser les universités à instaurer une sélection lorsque le nombre des demandes d'inscription est supérieur à celui des places disponibles.
- page 2004
Transmise au Ministère de l'éducation nationale
La question est caduque
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