Question de M. LAURENT Pierre (Paris - CRC) publiée le 02/07/2015
M. Pierre Laurent attire l'attention de M. le ministre de la ville, de la jeunesse et des sports sur le centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ), association française créée en 1969 par le ministère de la jeunesse et des sports.
Dans un avis de mars 2015 le conseil économique, social et environnemental (CESE) insistait sur l'urgence de sécuriser les parcours d'insertion des jeunes compte tenu du fait qu'un jeune sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et que 23,8 % des jeunes sont au chômage.
Ce même avis rappelle la recommandation du CESE « de faire du réseau information jeunesse (
) la porte d'entrée coordonnant l'accès à l'information des jeunes ».
L'assemblée des région de France appelait dans une lettre ouverte publiée le 2 mars 2015 à ce que les jeunes « puissent disposer d'une information unifiée et lisible, d'actions coordonnées entre des partenaires complémentaires, d'un accompagnement bienveillant et exigeant à la fois » considérant qu'« agir collectivement pour notre jeunesse est donc une véritable urgence démocratique ».
Parmi les objectifs principaux du plan « priorité jeunesse » figure la création « d'un service public d'information, d'accompagnement et d'orientation qui réponde à la diversité des besoins des jeunes ».
Pourtant le CIDJ a vu ses effectifs baisser de 40 % en dix ans, sans que la question de sa capacité à assumer l'ensemble de ces objectifs ne soit jamais posée.
Le choix de l'État de ne plus assurer le financement du CIDJ à la hauteur de ses activités est préjudiciable aux salariés, aux jeunes susceptibles de le fréquenter et à l'intérêt général.
Par ailleurs, une lettre du 24 juin 2015 rédigée par l'ensemble des membres du bureau du CIDJ, et notamment adressée au ministère de la ville, de la jeunesse et des sports, informe des risques financiers que le plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) prévu fait courir au CIDJ.
Pour toutes ces raisons, il lui demande ce qu'il compte faire en vue de financer le CIDJ à la hauteur des besoins qui se posent dans la société.
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Transmise au Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports
Réponse du Ministère de la ville, de la jeunesse et des sports publiée le 18/02/2016
L'information jeunesse, offre de services d'intérêt général portée par un label d'État, s'inscrit dans les principes et actions en matière d'information des jeunes et d'orientation tout au long de la vie. C'est notamment à ce titre que le réseau IJ, dont fait partie le centre d'information et de documentation jeunesse (CIDJ), est cité dans le rapport du conseil économique, social et environnemental (CESE) « droits formels/droits réels : améliorer le recours aux droits sociaux des jeunes » et est un acteur impliqué depuis 2011 dans le service public de l'orientation (SPO), devenu depuis le 1er janvier 2015 le Service public régional de l'orientation (SPRO). Par ailleurs, le réseau IJ a été un partenaire engagé du plan priorité jeunesse (PPJ), particulièrement dans les mesures du chantier 1, intitulé « créer un service public de l'information, de l'accompagnement et de l'orientation qui réponde à la diversité des attentes des jeunes ». Le CIDJ, créé en 1969 est soutenu par le ministère en charge de la jeunesse au titre de ses fonctions de ressources nationales auprès du réseau IJ ainsi que d'animation et d'accueil franciliens. Pour mémoire, le CIDJ connaît des difficultés économiques depuis plusieurs années. Le déficit cumulé de 2009 à 2012 est évalué à plus de 0,86 M. Sur cette même période, le ministère en charge de la jeunesse a soutenu le CIDJ au travers d'une subvention annuelle d'un montant de 2,5 M complétée par un soutien exceptionnel en 2010 (0,97 M) et 2011 (0,35 M). En 2013 et 2014, dans un cadre budgétaire contraint, il a maintenu son soutien au CIDJ à hauteur de 2,35 M en 2013 et de 2,33 M en 2014. En mars 2014, le CIDJ annonce un déficit de 361K pour l'exercice 2013 ; en 2015, pour l'exercice 2014 le déficit se porte à 389 K. Pour 2015, le ministère en charge de la jeunesse, attentif à l'évolution de la structure, a inscrit au titre de la LFI, un financement annuel à hauteur de 2,51 M et souhaite qu'un tour de table des partenaires financiers puisse se tenir en appui du projet associatif du CIDJ. Depuis 2010, le CIDJ s'est recentré sur son cur de métier, en rationalisant en partie ses outils de communication et en réduisant notamment sa masse salariale. Le nombre d'ETP est passé de 94,4 ETP en 2010 à 77,5 ETP en 2014. En 2013, il a poursuivi la démarche de résorption des déficits et envisagé une diversification de ses produits. Dans cette logique une feuille de route 2014-2015 visant un projet de redéploiement pour un retour durable à l'équilibre a été présentée et validée par le conseil d'administration du CIDJ du 17 décembre 2013. Lors du conseil d'administration du 3 décembre 2014, le CIDJ a annoncé un projet de redéploiement 2014-2017 incluant un plan de sauvegarde de l'emploi (PSE). Le CA du 16 juillet 2015 a toutefois mis en évidence l'incapacité de la structure à en assumer financièrement le coût total. Le PSE a donc été retiré de l'ordre du jour et n'a donc pas été adopté. Le ministère de la Ville, de la jeunesse et des sports, la région Île-de-France et la ville de Paris ont réaffirmé leur soutien au CIDJ et l'ont invité à prendre le temps d'une nouvelle réflexion sur son avenir et sur la stratégie à déployer pour pérenniser le CIDJ dans le paysage de l'orientation nationale, francilienne et parisienne. À cette fin, lors du CA du 10 septembre 2015 il a été décidé de recourir à un mandataire ad hoc, qui accompagne désormais les distances dirigeantes du CIDJ dans cette réflexion.
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