Question de Mme GILLOT Dominique (Val-d'Oise - SOC) publiée le 05/06/2015

Question posée en séance publique le 04/06/2015

Mme Dominique Gillot. Ma question s'adresse à Mme la ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Madame la ministre, votre intense activité pour le collège pourrait faire oublier à certains que vous êtes, aussi, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Or vous n'avez ménagé ni votre attention ni vos efforts pour porter l'ambition politique du Gouvernement en faveur de la vie étudiante, la recherche et la valorisation de la culture scientifique, le développement universitaire et l'innovation, l'impact du numérique sur la pédagogie et les formations. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains et de l'UDI-UC.)

Ainsi, les derniers décrets d'application de la loi ESR sont publiés. Nous débattrons des rapports relatifs à sa mise en œuvre à une échéance de deux ans.

Pour la première fois cette année, les dotations ont été signifiées aux établissements sur l'analyse de leur compte administratif 2014, ce qui garantit un meilleur ajustement à leurs besoins financiers et à leurs capacités de réalisation.

Une étude de l'IGAENR, l'Inspection générale de l'administration de l'éducation nationale et de la recherche, a permis d'autoriser certains établissements à utiliser une part de leur fonds de roulement en fonctionnement, introduisant ainsi le souci d'une meilleure consommation de l'argent public, qui n'a pas vocation à être thésaurisé sans fin.


M. Jean-Pierre Raffarin. Quel talent ! (Sourires sur les travées du groupe Les Républicains.)


Mme Dominique Gillot. Au retour du congrès de l'UNEF et des états généraux de la pédagogie menés par les associations étudiantes, vous avez lancé la concertation en vue de l'élaboration du plan national de vie étudiante.

La réforme des bourses en 2013 et 2014, le lancement d'un plan de 40 000 nouveaux logements étudiants, la caution locative étudiante, votre soutien à mon amendement (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) visant à renforcer la réussite des étudiants salariés, toutes ces actions s'inscrivent bien dans la volonté du Président de la République de faire de la jeunesse une priorité de son gouvernement.


M. Alain Gournac. La brosse à reluire…


Mme Dominique Gillot. La semaine dernière, rejoignant à Strasbourg la conférence des présidents d'universités, qui tenaient colloque sur le thème « Université 3.0 : nouveaux enjeux, nouvelles échelles à l'ère numérique », vous avez loué notre université, qui s'ouvre toujours plus et mieux pour enrichir ses méthodes et sa mixité et pour partager ses trésors de connaissance et de culture.

Vous avez réaffirmé l'objectif de 25 % d'une classe d'âge au niveau master et de 50 % au niveau licence. Pour ce faire, le numérique est un facteur d'accélération et de valorisation des savoirs.


M. le président. Veuillez poser votre question, ma chère collègue.


Mme Dominique Gillot. Madame la ministre, si beaucoup a été fait pour démocratiser l'enseignement supérieur et répondre aux défis de demain, comment soutenir les innovations et maîtriser les nouvelles sciences issues des technologies ?

Pour la rentrée prochaine, comment donner à chacun l'envie de se dépasser et de coopérer, pour une France de la réussite et de l'égalité au service de l'excellence ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 05/06/2015

Réponse apportée en séance publique le 04/06/2015

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame la sénatrice, je vous remercie de m'avoir posé cette question, qui me permet de revenir sur l'ambition du Gouvernement pour l'enseignement supérieur et la recherche.

Cette ambition est d'abord celle de la réussite. Vous avez raison, il faut le dire haut et fort, nous avons l'ambition d'atteindre, d'ici à dix ans, l'objectif de 50 % d'une classe d'âge diplômée d'une licence de l'enseignement supérieur.

J'en profite d'ailleurs pour saluer dans les tribunes les élèves du lycée Durzy de Villemandeur, à qui je souhaite de réussir aux épreuves du bac(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste.), pour rejoindre très vite l'enseignement supérieur.

Pour réaliser cet objectif, il nous faut notamment lever les freins financiers, puisque les conditions de vie peuvent, parfois, bloquer les jeunes qui souhaitent poursuivre leurs études. C'est la raison pour laquelle nous avons veillé, depuis 2012, à consacrer beaucoup d'argent, 450 000 millions d'euros, aux bourses étudiantes, ce qui a permis en particulier à 130 000 étudiants, qui, auparavant, ne bénéficiaient de rien, de recevoir au minimum 1 000 euros par an. C'est un progrès considérable, sans parler de la revalorisation de l'ensemble des bourses étudiantes.

Vous avez également évoqué les logements étudiants et l'objectif de création de 40 000 nouveaux logements étudiants d'ici à 2017. Ce sont déjà 12 000 logements qui ont été réalisés, et nous allons continuer.

Mais il faut aller plus loin. C'est la raison pour laquelle j'ai lancé cette concertation sur la vie étudiante, avec les associations d'étudiants, les établissements et les collectivités. Elle doit aboutir d'ici à l'été, pour que les premières mesures soient adoptées à la rentrée, qu'il s'agisse de dispositions de simplification des démarches administratives liées aux demandes de bourse, de logement ou au véritable parcours du combattant qui est celui des étudiants étrangers.

Je citerai également l'amélioration des conditions de vie de ceux des étudiants qui travaillent, en développant en particulier sur les campus de l'emploi de bonne qualité. Je pense à l'emploi dans les bibliothèques universitaires, qui permettra aussi des heures d'ouverture plus tardives. Nous prendrons également des mesures à cet égard à la rentrée. Il s'agira enfin pour le Gouvernement d'inciter les étudiants à s'engager et de valoriser cet engagement, notamment grâce à l'année de césure qui sera désormais permise.

Vous avez également évoqué, madame la sénatrice, le numérique, pour aller vite. C'est vrai, il faut aussi moderniser la pédagogie au sein de l'université, avec des méthodes plus interactives. Les universités françaises, avec le développement récent des MOOC, ou Massiv Open Online Courses, ont su démontrer leur rayonnement et faire la preuve de leur capacité à influencer, notamment dans l'espace francophone.

M. le président. Veuillez conclure, madame la ministre.

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Je conclurai en disant que demain, à Paris, je recevrai trente ministres de l'enseignement supérieur et de la recherche de l'espace francophone (Exclamations sur les travées du groupe LesRépublicains.), pour développer toujours plus cette e-éducation.(Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste.)

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