Question de Mme MICHEL Danielle (Landes - SOC) publiée le 22/05/2015

Question posée en séance publique le 21/05/2015

Mme Danielle Michel. Christian Jacob a réclamé avant-hier la tenue d'un débat à l'Assemblée nationale sur la réforme du collège, en dénonçant « un véritable mépris du Parlement ». Mais qui méprise qui ? Faut-il rappeler que, en 2013, une loi pour la refondation de l'école de la République a été votée, après avoir été largement débattue et amendée ici au Sénat ? Quel mépris de votre part, chers collègues de droite, de tenir pour rien ce travail de qualité !

De fait, la réforme du collège reprend les objectifs fixés par le législateur au travers de la loi pour la refondation de l'école de la République, elle-même fruit d'une longue consultation. Depuis deux ans, le Gouvernement œuvre à une tâche difficile, mais indispensable : rendre l'école à la fois plus juste et plus efficace. La réforme du collège est une nouvelle étape de ce travail.

Il ne se passe plus un jour sans que Nicolas Sarkozy ne demande l'abrogation d'une loi ou d'un décret : après le mariage pour tous, il s'en prend au collège pour tous ! Quel programme… « Mépris du Parlement », disiez-vous ?

Il faut reconnaître que, en matière de suppressions, vous avez acquis, durant dix années au pouvoir, une certaine expérience : suppression de la préscolarisation, suppression de trois heures d'enseignements par semaine en primaire, soit, sur la scolarité d'un enfant, l'équivalent d'une année de classe (Protestations sur les travées de l'UMP.),…


M. Jean-Claude Lenoir. Quelle est votre question ?


Mme Danielle Michel. … suppression de 80 000 postes dans l'éducation nationale, suppression de la formation pratique des professeurs,…


M. Didier Guillaume. Voilà votre bilan !


Mme Brigitte Gonthier-Maurin. C'est vrai !


Mme Danielle Michel. … puis suppression de 20 000 postes supplémentaires, voulue par Nicolas Sarkozy. (Nouvelles protestations sur les mêmes travées.) Et vous parlez de nivellement par le bas, de tentative de destruction du génie français… Un peu de retenue serait bienvenue !

Bruno Le Maire a proposé en début de semaine de « sortir de Bourdieu » et de retirer le social du débat sur l'école. Au vu de l'aggravation des inégalités sociales et scolaires dans notre pays, je crois, à l'inverse, qu'il est urgent de s'attaquer aux mécanismes de reproduction sociale, extrêmement puissants dans notre pays. La réforme du collège y contribuera, en promouvant une idée de l'excellence autrement plus ambitieuse que celle qui a prévalu ces dernières années : le droit à l'excellence pour tous, et non pas réservé à quelques-uns !

Madame la ministre, pourriez-vous rappeler les mesures que vous avez annoncées pour atteindre cet objectif ? (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et du groupe écologiste. – MM. Alain Bertrand et Michel Le Scouarnec applaudissent également.)

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche publiée le 22/05/2015

Réponse apportée en séance publique le 21/05/2015

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche. Madame Michel, je vous remercie de votre question(Exclamations ironiques sur les travées de l'UMP.), qui m'offre l'occasion de remettre en perspective l'action menée par le Gouvernement depuis 2012 en matière de redressement éducatif.

Nous l'avions affirmé en arrivant aux responsabilités : la France a besoin de redressement dans tous les domaines, en particulier dans celui de l'éducation,...

M. Philippe Dallier. C'est mal parti !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.... après dix années où la droite au pouvoir a supprimé 80 000 postes dans l'éducation nationale et la formation initiale des enseignants, alors même que le niveau des élèves ne cessait de se dégrader, à l'école primaire comme au collège.(Protestations sur les travées de l'UMP. - Eh oui ! sur les travées du groupe socialiste.)

Mme Brigitte Gonthier-Maurin. Reconnaissez vos actes, chers collègues !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Nous avons donc entrepris, en 2012, une ambitieuse refondation de l'école, de manière très pragmatique, en suivant la chronologie. Ainsi, nous avons commencé par l'école primaire, en accroissant le nombre de maîtres, en restaurant la préscolarisation des enfants avant l'âge de 3 ans et en améliorant la formation des enseignants. Aujourd'hui, le temps est venu de procéder à la réforme du collège, qui était en effet annoncée par la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République, que le Parlement a adoptée voilà deux ans.

M. Didier Guillaume. Après un long débat !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Cette réforme du collège vise à permettre à tous les élèves de mieux apprendre,grâce à une rénovation des pratiques pédagogiques supposant de laisser une plus grande autonomie aux établissements, pour que les chefs d'établissement et les équipes pédagogiques puissent mieux adapter l'enseignement aux besoins des élèves, qui ne sont pas exactement les mêmes partout. Cela permettra aux équipes pédagogiques de « mettre le paquet »- pardonnez-moi l'expression - sur le français, les mathématiques ou une autre matière, en fonction des lacunes constatées.

Nous prévoyons également de moderniser les apprentissages pour renforcer les compétences de nos élèves. En effet, les jeunes qui entreront sur le marché du travail en 2025 devront mieux maîtriser les langues vivantes étrangères, les outils numériques, mieux s'exprimer à l'oral, apprendre à travailler en groupe, être capables de créativité, pour répondre aux exigences du monde moderne et pouvoir occuper des emplois à haute valeur ajoutée.

M. Marc Daunis. Très bien !

Mme Najat Vallaud-Belkacem,ministre.Dans cette perspective, je vous remercie de votre soutien !(Applaudissementssur les travées du groupe socialiste,du groupe écologisteet du RDSE.- M. Michel Le Scouarnec applaudit également.)

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