Question de Mme DUCHÊNE Marie-Annick (Yvelines - UMP-R) publiée le 02/04/2015
Mme Marie-Annick Duchêne appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement sur les enseignants et documentalistes œuvrant dans les établissements d'enseignement agricole privés qui, rémunérés pour 18 heures de cours hebdomadaire, semblent assurer, très souvent, 20, 21, 22 voire 23 heures de cours par semaine.
Par contre, un enseignant de lycée professionnel et technologique, qu'il dépende du ministère de l'éducation nationale ou du ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de de la forêt, effectue 18 heures de cours pour un salaire correspondant à ce temps d'enseignement de 18 heures.
Cette différence de traitement dans l'enseignement agricole privé proviendrait du fait que les heures libérées lors des stages des élèves ne sont pas affectées à l'enseignant pour le suivi du stage ou la concertation, comme le précisent les référentiels, mais à la réalisation d'autres cours. Des moyens en personnel sont ainsi récupérés au profit des élèves pour pallier une dotation financière insuffisante.
Cette situation semble déjà bien connue des services du ministère et une note de service publiée le 19 juillet 2013 a permis quelques avancées par rapport au décret 89-406 du 20 juin 1989 mais elles restent néanmoins très insuffisantes.
L'enseignement agricole privé a fait ses preuves, tant sur le plan pédagogique que par sa capacité à insérer les jeunes, socialement et professionnellement. Elle lui demande donc ce qu'il entend faire pour établir des conditions équitables entre tous les enseignants.
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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 30/04/2015
Les obligations de service des enseignants de droit public exerçant dans un établissement d'enseignement agricole privé du « temps plein » relèvent du décret n° 89-406 du 20 juin 1989 relatif aux contrats liant l'État et les personnels enseignants et de documentation des établissements mentionnés à l'article L. 813-8 du code rural et de la pêche maritime. Ce décret instaure une annualisation partielle des services des enseignants qui sont tenus d'effectuer 648 heures de service durant l'année scolaire. Cette mesure possède un réel intérêt pédagogique, mais une application abusive de la réglementation est à déplorer dans certains établissements. C'est dans ce cadre qu'à la demande des organisations syndicales des enseignants de droit public exerçant dans un établissement d'enseignement agricole privé du « temps plein », des rencontres ont été organisées avec le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, porte-parole du Gouvernement, et avec ses services. Différentes actions ont été mises en uvre par l'administration en parallèle pour améliorer les conditions de travail de ces enseignants et renforcer les contrôles des directions régionales de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DRAAF), autorités académiques de l'enseignement agricole. Le protocole d'accord entre le ministre et les fédérations du temps plein signé le 11 mars 2013 encadre le montant de la subvention de fonctionnement allouée à ces établissements. Elle est versée à chaque établissement sur la base d'un forfait calculé par élève et par an et elle tient compte des conditions de scolarisation. Ce protocole introduit pour la première fois un volet social. Ce dernier a pour objet de déprécariser les enseignants de droit public qui disposent d'un contrat à temps incomplet complété par un nombre d'heures supplémentaires années important. En outre, 183 enseignants contractuels de droit privé ont été contractualisés en droit public en septembre 2014. Ce volet social, répondait à une revendication forte des syndicats. Une instruction de rappel de la réglementation en matière d'obligations de service des enseignants a été signée par le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt le 19 juillet 2013. Cette instruction a acté la mise en place d'une nouvelle fiche de service qui permet de faciliter les contrôles menées par les DRAAF, autorités académiques. Elle rappelle par ailleurs l'importance du suivi du stage qui fait partie intégrante du service d'enseignement. Une note en date du 3 juillet 2014 a été transmise à l'ensemble des DRAAF, confirmant l'importance des contrôles en matière d'obligations de services et du respect des dispositions du décret n° 89-406 du 20 juin 1989. Des contrôles de fiches transmises après la rentrée scolaire sont assurés par les DRAAF. Le ministère a indiqué aux DRAAF la possibilité de recourir à l'inspection de l'enseignement agricole pour vérifier le fonctionnement des établissements quand cela s'avère nécessaire. Quatre inspections sont déjà programmées en 2015. Enfin, une application informatique permettant le suivi des services des enseignants est en cours d'élaboration, afin de garantir le respect de la réglementation. Les contrôles seront maintenus et renforcés par les DRAAF tant que l'application informatique ne sera pas opérationnelle.
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