Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 12/02/2015
M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes sur le régime social des indépendants (RSI). Celui-ci a pour vocation d'effectuer une mission de service public en gérant la protection sociale obligatoire de plus de 5,6 millions de chefs d'entreprise indépendants et de leurs ayants droit. Il a été créé en 2006 et complété en 2008 par la création de l'interlocuteur social unique (ISU). Depuis cette date, ses affiliés dénoncent ses dysfonctionnements incessants (doubles prélèvements, rappels de cotisations déjà payées, retards dans le traitement des dossiers, sous-traitance de certains appels téléphoniques à une entreprise privée, difficultés pour joindre un interlocuteur...) et le coût très important de leurs cotisations. Il serait, par ailleurs, à l'origine de nombreuses défaillances de très petites, petites et moyennes entreprises (TPE-PME).
Parallèlement, deux arrêts récents, l'un d'une cour d'appel (cour d'appel de Limoges, 20 octobre 2014), l'autre d'un tribunal d'instance (tribunal de grande instance de Nice, 11 décembre 2014, qui affirme que le RSI n'a pas capacité à agir en faisant des mises en demeure et en recourant à des huissiers) ont posé la question de l'alternative au RSI. Les défenseurs de ce régime affirment que la situation et qualité de ses services sont rétablies depuis 2013
Aussi, il lui demande, face au flou juridique entourant le RSI, de bien vouloir lui indiquer les mesures qu'entend prendre le Gouvernement pour améliorer la qualité du service fourni par le RSI, mais aussi d'éclaircir sa position sur ce régime contesté susceptible d'être remis en cause.
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Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 28/05/2015
Le Gouvernement prête la plus grande attention à la situation des affiliés au régime social des indépendants. La mise en place précipitée et mal préparée de l'interlocuteur social unique (ISU) en 2008, peu de temps après la création du RSI, s'est traduite par de multiples dysfonctionnements. Des efforts substantiels ont été mis en uvre pour améliorer la qualité de service. Comme l'a relevé le rapport sénatorial de la mission d'évaluation et de contrôle de la sécurité sociale (MECSS) du 11 juin 2014 déposé par Messieurs Cardoux et Godefroy intitulé « RSI, 8 ans après la réforme, restaurer la confiance », ces progrès ont été notamment rendus possibles par la mise en place d'une organisation partagée entre les caisses RSI et les URSSAF. Le nombre de demandes d'affiliation et de radiation à traiter est résorbé. Entre 2011 et 2014, le délai moyen des affiliations est passé de plus de trois mois à moins de dix jours ; 72 % des affiliations sont désormais traitées en moins de vingt jours et 90 % des radiations sont traitées en moins de dix jours. Le nombre de réclamations en 2014 est en baisse de presque 9 % par rapport à 2013, période au cours de laquelle le nombre de réclamations s'élevait à environ 20 000, ce qui constitue un chiffre limité au regard des 3,2 millions de travailleurs indépendants affiliés au RSI. Les réclamations des cotisants font l'objet d'un dispositif particulier et les plateformes téléphoniques ont été renforcées. À cet égard deux numéros courts non surtaxés ont été mis en place : le premier consacré aux demandes relatives aux cotisations (calcul, taux, recouvrement), le second consacré aux interrogations relatives aux prestations. Le RSI a également mis en place un dispositif spécifique à destination des parlementaires qui souhaiteraient signaler des difficultés qui leur sont remontées dans le cadre de leurs permanences. De nouvelles simplifications sont attendues : en effet, à partir de 2015 se met en place la régularisation anticipée, qui permettra aux cotisants de rectifier, dès la déclaration de leur revenu, leur appel de cotisation. Cette mesure, qui permet de réduire le décalage entre revenus et cotisations (passage de n-2 à n-1), sera effective dès les déclarations de revenus, au 2e trimestre 2015. Elle permettra également aux cotisants ayant trop payé de bénéficier plus tôt du remboursement de leurs cotisations et à ceux qui doivent verser un complément de l'étaler sur une durée plus longue. En matière de qualité de service, les progrès sont toujours à rechercher et le Gouvernement continue de rester pleinement mobilisé sur ce dossier. C'est pourquoi, comme l'a annoncé la ministre des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes, les députés Sylviane Bulteau et Fabrice Verdier ont été missionnés pour établir un état des lieux et formuler des propositions permettant d'améliorer la qualité du service rendu aux assurés.
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