Question de M. MASSON Jean Louis (Moselle - NI) publiée le 08/01/2015
M. Jean Louis Masson attire l'attention de M. le secrétaire d'État, auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur le fait que le tarif du péage sur l'autoroute A4 entre Metz et Saint-Avold est très largement supérieur à la moyenne nationale. C'est inacceptable pour trois raisons : d'abord, cette section est ancienne est donc largement amortie ; ensuite, son coût de construction était inférieur à celui d'autres sections en zone plus urbanisée ou avec un relief escarpé ; enfin, le trafic y est important. Ainsi qu'un rapport de la Cour des comptes l'a souligné, les sociétés d'autoroutes pratiquent, en fait, une manipulation abusive. L'État se bornant à fixer un tarif kilométrique moyen, elles préfèrent, en effet, fixer des prix élevés sur certaines sections les plus fréquentées. Pour pallier cette injustice, le conseil général de la Moselle subventionnait, par le passé, l'abonnement des automobilistes mosellans qui utilisent quotidiennement cette section d'autoroute pour se rendre au travail. À la suite des restrictions budgétaires imposées par le Gouvernement, les moyens financiers de la collectivité départementale ont été amputés. Par ailleurs, ses compétences en matière de transport sont menacées par la réforme territoriale engagée par le Premier ministre. De ce fait, le conseil général de la Moselle ne renouvelle pas la subvention. Face à cette situation, le Gouvernement a l'obligation morale de rétablir un minimum d'équité. Il ne peut pas y avoir une France à deux vitesses avec, dans certains secteurs, des usagers auxquels on impose une tarification prohibitive. Il lui demande, en conséquence, quelles sont ses intentions pour que le niveau du péage entre Metz et Saint-Avold soit aligné sur le tarif kilométrique moyen pratiqué en rase campagne.
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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche publiée le 09/07/2015
Le système d'exploitation à péage de la section Metz-Freyming de l'autoroute A4 est un système de péage dit « ouvert » constitué d'une barrière pleine voie (BPV) située à Saint-Avold à laquelle les véhicules légers acquittent un péage de 4,40 , indépendamment de leur origine et de leur destination. Ce péage est perçu de façon forfaitaire et rémunère le trajet effectué entre le contournement de Metz, au droit de l'échangeur A4-A31, et la bifurcation entre les autoroutes A4 et A320, au droit de l'échangeur de Freyming. Ce trajet correspond à une distance parcourue maximale sur l'autoroute A4 de 53,7 km. Ce système de péage « ouvert » engendre, certes, des coûts kilométriques différents selon que les usagers effectuent la totalité du trajet Metz-Freyming (53,7 km) ou simplement une portion de celui-ci. Néanmoins, cette situation est justifiée par le fait qu'elle répond à une nécessité d'intérêt général en rapport avec les conditions d'exploitation de l'ouvrage. Ce principe a été validé à plusieurs reprises par la juridiction administrative. Il convient en outre de souligner que le Conseil départemental de Moselle a confirmé, en début d'année, sa participation au financement des abonnements proposés par la société des autoroutes du Nord et de l'Est de la France (SANEF), à destination des mosellans et qui permettent à ces usagers, y compris dans les nouvelles conditions qui ont vocation à s'appliquer à compter de l'été prochain, de bénéficier d'une réduction pouvant aller jusqu'à 50 % du prix du péage. En tout état de cause, et de manière plus générale, le péage acquitté par les usagers est la contrepartie normale du financement de la construction et de l'exploitation des ouvrages qui ont été confiées à la société concessionnaire par l'État dans le cadre d'un contrat de concession. Une concession est un contrat de longue durée, car les investissements initiaux et complémentaires consentis par le concessionnaire sont importants et nécessitent d'être amortis sur plusieurs dizaines d'années, comme les emprunts qui servent à les financer. Les règles d'évolution des tarifs de péage sont définies dans le contrat de concession, qui est validé par décret en Conseil d'État. Chaque tarif proposé par une société concessionnaire en application de son contrat fait l'objet d'un contrôle minutieux et précis par les services de l'État, qui n'hésitent pas, chaque année, à refuser ou à modifier ces propositions, afin de faire respecter les termes des contrats de concession. Conformément aux engagements pris par le Gouvernement, l'État a également mis fin à la pratique du foisonnement et qui a été dénoncée par la Cour des comptes en 2008, en mettant en place des mécanismes garantissant l'absence de sur-recette. Par ailleurs, bien que la société soit libre d'appliquer des tarifs différenciés sur les différentes sections de l'autoroute, cela est réalisé dans le strict respect du cahier des charges qui prévoit que « les taux kilométriques appliqués aux véhicules d'une même catégorie ne peuvent, sur aucun parcours, s'écarter de plus de 50 % du taux kilométrique moyen de cette catégorie. » Enfin, après une longue phase de discussions engagées avec les sociétés d'autoroutes et s'appuyant sur les conclusions du groupe de travail avec les parlementaires mis en place par le Premier ministre à la fin de l'année 2014, un accord a été conclu entre l'État et les sociétés concessionnaires d'autoroutes le 9 avril 2015. Cet accord permet de mobiliser 4,2Md supplémentaires pour l'investissement dans les infrastructures de transport, dont 3,2Md de travaux réalisés par les concessionnaires au titre du plan de relance autoroutier. Cet accord permet également de rééquilibrer les contrats au profit de l'État et des usagers et de remédier ainsi aux difficultés issues des conditions dans lesquelles les concessions autoroutières ont été privatisées en 2006 et dont la rentabilité élevée avait été pointée par la Cour des comptes et l'Autorité de la concurrence.
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