Question de M. PLACÉ Jean-Vincent (Essonne - ECOLO) publiée le 20/11/2014

M. Jean-Vincent Placé attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur l'impact écologique de la consommation de viande. Le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) dresse un nouveau tableau sombre de l'évolution de notre climat. Ce groupe, qui compile près de 20 000 études de plus de 800 chercheurs, a publié le 2 novembre 2014 la synthèse de son cinquième rapport après ceux de 1990, 1995, 2001 et 2007. D'après le rapport, la situation est particulièrement alarmante : « le réchauffement du système climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L'atmosphère et l'océan se sont réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminué, le niveau des mers s'est élevé et les concentrations des gaz à effet de serre ont augmenté. »
La réduction nécessaire des émissions mondiales de gaz à effet de serre (CO2 mais aussi méthane et protoxyde d'azote) en 2050 par rapport à leur niveau de 2010 pour maintenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 °C est de 70 %. Parmi les mesures possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, il est envisageable de mettre en œuvre une réduction de la consommation des produits d'origine animale, notamment dans les pays développés.
En France, d'après l'Institut national de la statistique et des études économiques (INSEE), en 2006, les achats d'aliments composant les plats d'origine animale ont atteint en moyenne 242 grammes par habitant et par jour. Tandis que d'après une étude du centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (CREDOC) sur l'évolution de la consommation de viande en France, 29 % des Français sont de grands consommateurs (ils en consomment plus de 490 g par semaine) et 47 % sont de petits consommateurs de viande de boucherie (ils en consomment moins de 315 g par semaine). En France, les consommateurs de viande de boucherie (90 % de la population) en mangent trois fois par semaine. Les grands consommateurs ne s'éloignent pas beaucoup en termes de fréquence des consommateurs moyens : 5,1 actes de consommation par semaine.
Or, une limitation de la consommation moyenne de viande de ruminants et la consommation des autres viandes, du poisson et des œufs permettrait de réduire considérablement les émissions de gaz à effet de serre d'origine agricole. En effet, l'agriculture endommage notre cadre naturel : des forêts sont rasées, des prairies labourées, de l'eau prélevée, des engrais, des pesticides et des fertilisants sont répandus, du carburant consommé. Par ailleurs, la majorité du bétail est nourrie avec des céréales qui pourraient être utilisées pour nourrir les êtres humains. Les animaux d'élevage consomment environ le tiers des récoltes mondiales de céréales. Selon le rapport de l'organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) publié en 2006, « Livestock's long shadow », quand on additionne tous ces facteurs, on constate que le bétail représente 18 % de la totalité des émissions de gaz à effet de serre.
Il lui demande ce que le Gouvernement met en place pour lutter contre l'élevage intensif et réduire l'impact environnemental lié à une consommation excessive de viande en France.

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Transmise au Ministère de l'environnement, de l'énergie et de la mer, chargé des relations internationales sur le climat


La question a été retirée pour cause de fin de mandat.

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