Question de M. LEGENDRE Jacques (Nord - UMP) publiée le 05/06/2014

M. Jacques Legendre attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères et du développement international sur la nécessité de maintenir un Institut français au Cap-Vert.
Le Cap-Vert est une république lusophone située au large du Sénégal où la francophonie est une réalité vivante.
C'est aussi un archipel dont la culture, en particulier dans le domaine de la musique, est particulièrement riche.
C'est enfin un État membre de l'organisation de la francophonie.
Le groupe d'amitié « France-Afrique de l'Ouest » du Sénat s'y est rendu à plusieurs reprises et a constaté l'importance de maintenir des échanges culturels forts avec ce pays dynamique et francophile d'Afrique de l'Ouest, en particulier en y disposant d'un Institut français actif et rayonnant.
Il lui demande donc de lui préciser les conditions dans lesquelles le maintien de l'Institut français du Cap-Vert sera assuré, comme le souhaitent nos amis cap-verdiens et les responsables de la francophonie.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères et du développement international publiée le 03/07/2014

Face à la contrainte budgétaire, le choix a été fait d'alléger le dispositif diplomatique dans un certain nombre de pays, parmi lesquels le Cap-Vert. L'Institut français du Cap-Vert (IFCV), fragilisé par un déménagement l'ayant éloigné de ses publics traditionnels, accueillait moins de public que par le passé et avait perdu de son énergie et de sa pertinence. Partant de ce constat, il a semblé préférable de s'appuyer à l'avenir sur d'autres partenariats avec les autorités et société civile cap-verdienne plutôt que sur un établissement coûteux et peu efficace. Le format retenu pour le Cap-Vert prévoit le maintien d'un attaché de coopération en charge d'animer, sous l'autorité de l'ambassadeur, une politique bilatérale de coopération recentrée sur des secteurs prioritaires. Des moyens seront conservés pour mettre en œuvre une politique de coopération et d'influence dans les secteurs clés que sont l'enseignement du français et la promotion de la francophonie ainsi que la coopération universitaire et culturelle. L'Alliance française de Mindello poursuivra son activité avec l'appui de notre coopération. Notre poste diplomatique a travaillé étroitement avec les ministères et les institutions universitaires et culturelles cap-verdiennes pour assurer une continuité aux différentes actions de coopération. Plusieurs propositions ont été faites par nos partenaires, afin de porter les activités hébergées traditionnellement par l'IFCV. Ainsi, le patrimoine de l'IFCV sera gracieusement cédé à l'école française, à la bibliothèque nationale, à l'université nationale ainsi qu'aux institutions du ministère de la culture dans le cadre de conventions et d'accords qui assurent sa plus large diffusion auprès du public et des élites. L'université nationale du Cap-Vert propose par la voix de sa rectrice, ancienne boursière en France, la création d'un Institut de la langue française du Cap-Vert dont les cours débuteront dès la rentrée prochaine. Autant que possible, les agents de l'IFCV, dotés d'un savoir-faire précieux, seront réemployés par les institutions cap-verdiennes partenaires. Cette transition est en cours. Elle répond à notre volonté de maintenir une politique de coopération et d'influence privilégiée tout en répondant au défi de la réduction des dépenses publiques. Les nombreux échanges avec notre ambassade à Praïa montrent que le Cap-Vert, pays francophile avec qui nos relations sont particulièrement étroites, propose déjà de nouveaux partenariats pour poursuivre notre action.

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