Question de Mme MORIN-DESAILLY Catherine (Seine-Maritime - UDI-UC) publiée le 29/05/2014
Mme Catherine Morin-Desailly attire l'attention de M. le Premier ministre sur la situation préoccupante que connaît le musée Picasso, qui connaît des reports successifs de réouverture suite aux travaux qui ont été conduits sur l'hôtel de Salé.
D'une part, elle s'étonne que ce retard soit simplement justifié par des difficultés apparues de gouvernance et dans le
recrutement d'agents de sécurité. Il semble que ce problème soit maintenant en voie de solution, même si elle déplore
ces longs mois d'absence de décision.
D'autre part, ce nouveau report semble avoir suscité des interrogations vives de la part des héritiers du maître. Cette situation illustre combien l'État éprouve de difficultés à entretenir des relations de confiance avec les ayants droit des œuvres dont il est détenteur. Dans le cas précis, il ne semble pas que les compétences scientifiques et muséographiques de l'équipe de conservation soient en cause. Cette situation risque donc de peser très lourdement à l'avenir sur les possibilités d'enrichissement des collections publiques.
Elle lui demande ainsi s'il peut indiquer les motifs réels d'une telle décision de report et les mesures concrètes qu'il entend adopter pour rétablir le climat de confiance nécessaire.
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Transmise au Ministère de la culture et de la communication
Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 01/01/2015
Fermé pour rénovation depuis août 2009, le musée national Picasso Paris a ouvert à nouveau au public le 25 octobre 2014, après 3 ans et demi de travaux. Ce chantier important a permis non seulement la rénovation complète de l'Hôtel Salé, monument historique du XVIIème siècle qui abrite les collections nationales exceptionnelles dont le musée a la garde (21 367 uvres de 111 artistes), le transfert des services administratifs dans des bâtiments attenants au monument historique (18 et 20, rue de la Perle) et la création d'une aile supplémentaire comprenant notamment les éléments techniques indispensables au fonctionnement du musée. Outre la rénovation, ces travaux permettent au musée d'améliorer considérablement ses capacités d'accueil des publics (le hall passe de 290 m² à 990 m²) et d'augmenter de 51 % ses espaces d'exposition (de 1 600 m² à 2 500 m²). En raison de sa complexité et des nombreuses évolutions dont il a fait l'objet depuis son lancement en 2011, le chantier de travaux sous maîtrise d'ouvrage de l'établissement public a connu un décalage de calendrier. Les travaux auront finalement duré trois ans et demi et ont été achevés, pour le bâtiment principal (ouvert au public) et l'aile technique, en septembre 2014. Le retard pris dans l'ouverture du musée n'est en rien lié au recrutement d'agents de sécurité, recrutements effectués en temps et en heure, mais à la nécessité d'assurer les conditions climatiques indispensables à la bonne conservation des uvres. Concernant les relations avec les ayants droit, le décret du 18 juin 2010 portant création de l'établissement public du musée Picasso-Paris précise que son conseil d'administration comprend, comme membre de droit, l'administrateur judiciaire de la succession Picasso. Ce siège au conseil d'administration permet des échanges réguliers entre le ministère, le musée national et les ayants droit de Pablo Picasso. Ceux-ci sont associés à l'ensemble des délibérations concernant les grandes orientations de l'établissement. En juillet 2014, Maya Widmaier Picasso, fille aînée du maître espagnol, a fait don d'un dessin et d'un carnet de dessins de son père au Musée Picasso-Paris, en soutien à l'État et à son action vis-à-vis de la valorisation de l'uvre de son père.
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