Question de Mme ARCHIMBAUD Aline (Seine-Saint-Denis - ECOLO) publiée le 30/01/2014
Mme Aline Archimbaud attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé au sujet des médecines complémentaires et en particulier du shiatsu.
Le shiatsu est une technique de thérapie manuelle d'origine japonaise, qui s'intéresse à la préservation de l'état de santé et permet de traiter différents troubles fonctionnels, voire organiques spécifiques, à partir des apports de la médecine traditionnelle chinoise.
Le shiatsu est une des huit approches complémentaires citées dans la résolution A4-0075/97 du Parlement européen, votée le 29 mai 1997, en tant que « médecine non conventionnelle digne d'intérêt ».
Cette résolution (rapport Collins - Lannoye du 29/05/1997), a amené la reconnaissance de l'ostéopathie, de la chiropraxie et de l'homéopathie dans certains pays d'Europe (notamment de l'ostéopathie en France).
Au Japon, c'est une thérapie manuelle reconnue officiellement depuis 1955 par le ministère de la santé, différenciée du massage en 1964. En Europe le shiatsu est reconnu en Autriche et en Suisse.
Le shiatsu, en tant que thérapie manuelle d'origine japonaise, entre dans la catégorie des médecines traditionnelles citées par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et est largement pratiqué en France où il rencontre de plus en plus de succès.
Ainsi, à propos des thérapies manuelles, l'OMS relève par exemple : « Pour la population, les économies de coûts potentielles constituent une raison importante d'opter pour la MT/MC. Ainsi, un essai randomisé contrôlé a comporté une évaluation économique de la physiothérapie, de la thérapie manuelle et des soins de médecine généraliste pour des douleurs cervicales. Il a conclu que l'état de santé du groupe traité par thérapie manuelle s'améliorait plus rapidement que celui du groupe traité par physiothérapie et par la médecine généraliste. Il a également montré que le coût total de la thérapie manuelle (€447) équivalait à environ un tiers de celui de la physiothérapie €1 297) et de la médecine généraliste (€1 379). On peut donc penser que la thérapie manuelle est plus efficace et moins onéreuse que la physiothérapie ou que la médecine généraliste pour le traitement des douleurs cervicales . »
L'OMS, dans son plan de stratégie pour la médecine traditionnelle pour les années 2014 à 2023 « souhaite épauler les États membres qui cherchent à mettre à profit la contribution de la médecine traditionnelle à la santé, au bien-être et aux soins de santé centrés sur la personne et favoriser un usage sûr et efficace de la MT/MC au moyen d'une réglementation des produits, des pratiques et des praticiens. »
Le shiatsu est à ce titre cité dans la note d'analyse 290 du Conseil d'analyse stratégique, CAS, (devenu Commissariat général à la stratégie et à la prospective) qui recommande une labellisation des médecines complémentaires.
Pour aller dans le sens des préconisations du CAS et de l'OMS, quel dispositif le ministère de la santé compte-t-il mettre en œuvre pour permettre la reconnaissance des médecines complémentaires en général, celle du shiatsu en particulier et d'assurer ainsi leur labellisation ?
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Transmise au Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes
Réponse du Ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes publiée le 23/04/2015
Le ministère des affaires sociales, de la santé et des droits des femmes conduit une réflexion sur les pratiques non conventionnelles en santé aussi appelées « médecines douces » ou « médecines naturelles ». Un groupe d'appui technique (GAT) sur les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique a été créé par arrêté du 3 février 2009 modifié le 13 avril 2013. Ce groupe a pour mission de coordonner l'évaluation scientifique des pratiques non conventionnelles, d'informer le public sur la qualité de ces pratiques et de lutter contre les pratiques dangereuses. Un dossier d'information du public élaboré avec le GAT est mis en ligne sur le site du ministère depuis plus de trois ans. Celui-ci est enrichi de fiches par pratique élaborées sur la base d'une évaluation scientifique concernant l'efficacité et les risques liés à l'exercice de ces pratiques. Ces études sont menées par l'institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), la haute autorité de santé (HAS) ou des sociétés savantes. Comme pour la médecine conventionnelle, seul un bénéfice scientifiquement démontré pour une pratique peut justifier sa reconnaissance dans notre système de santé. Le shiatsu n'a pas encore fait l'objet d'une évaluation scientifique. Cette pratique sera soumise à la réflexion du GAT en vue de son éventuelle inscription dans le futur programme d'évaluation des pratiques non conventionnelles en santé.
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