Question de M. LEFÈVRE Antoine (Aisne - UMP) publiée le 14/11/2013
M. Antoine Lefèvre attire l'attention de Mme la ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme sur les préconisations du rapport sur les interventions économiques en faveur des entreprises dans le cadre de la modernisation de l'action publique, présenté le 18 juin 2013 par MM. Jean-Jack Queyranne, Jean-Philippe Demaël et Philippe Jurgensen. Les auteurs estiment que les recettes fiscales du réseau des chambres des métiers et de l'artisanat (CMA) constituent des aides publiques et recommandent de baisser de près de 30 % ces ressources en réduisant le montant de la taxe affectée aux réseaux consulaires. Si les CMA ont toujours reconnu la nécessité de rationaliser et d'optimiser la dépense publique, elles ont saisi la représentation nationale de leur inquiétude et ce d'autant plus qu'elles n'ont pas été entendues par les auteurs de ce rapport auxquels elles auraient pu apporter d'utiles précisions. Elles ont déjà engagé une réforme de leur organisation et de leur gestion dans le cadre de la mise en application de la loi n° 2010-853 du 23 juillet 2010 relative aux réseaux consulaires, au commerce, à l'artisanat et aux services, qui avait entraîné une baisse de 10 % sur quatre ans de leurs ressources fiscales. En effet, il est utile de rappeler que le résultat net agrégé des 111 établissements du réseau, en baisse constante depuis 2007, est d'environ 4 millions d'euros pour un budget total de 780 millions d'euros, et sera négatif en 2013.
Les propositions arbitraires de réduction des recettes payées par les artisans formulées dans ce rapport réduiraient ainsi considérablement les finances du réseau des CMA et ne manqueraient pas de se traduire par des licenciements, une réduction des services aux entreprises artisanales et du nombre d'apprentis accueillis au sein des structures du réseau.
Il lui demande de lui indiquer si le Gouvernement entend suivre cette recommandation des rapporteurs, avec les effets négatifs majeurs qu'elle entraînera.
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Réponse du Ministère de l'artisanat, du commerce et du tourisme publiée le 26/12/2013
La mission Queyranne-Demaël-Jürgensen sur les interventions économiques en faveur des entreprises a présenté son rapport au ministre du redressement productif le 18 juin 2013, après quatre mois de travaux. Cette mission s'inscrivait dans le cadre de la politique de modernisation de l'action publique (MAP) pilotée par le Premier ministre. L'objet de cette mission était d'analyser les 46,5 milliards d'euros de dépenses publiques, à raison de 40 milliards d'euros pour l'État et de 6,5 milliards d'euros pour les collectivités territoriales, consacrés au soutien des entreprises et aux autres acteurs économiques (investisseurs, salariés, organismes sans but lucratif), sous diverses formes (subventions, prêts, garanties, avances, réductions d'impôt et de cotisations sociales), dans le but de proposer des simplifications et des rationalisations permettant de dégager jusqu'à 2 milliards d'euros d'économies au titre de 2014 et 2015. Les propositions de la mission s'articulent autour de trois grandes orientations : conforter les interventions les plus pertinentes, réformer les aides et soutiens les moins justes et les moins efficaces, simplifier les dispositifs. À l'occasion du comité interministériel pour la modernisation de l'action publique du 17 juillet 2013, le Gouvernement a notamment décidé de recentrer ses interventions économiques autour de quatre priorités (innovation, industrie, investissement et international) et de rationaliser les aides aux entreprises en supprimant les doublons et les dispositifs inéquitables ou inefficaces, afin de permettre, dès l'année 2014, au moins 1,1 milliard d'euros d'économies et 2 milliards d'euros en 2015. C'est dans ce contexte qu'il a été décidé que les ressources des organismes consulaires seraient revues à la baisse. Dans le projet de loi de finances pour 2014, le montant du plafond pour le réseau des chambres de métiers et de l'artisanat a été ramené à 245 millions d'euros, contre 280 millions d'euros d'euros en 2013, soit une baisse apparente de 35 millions d'euros. Le montant de recettes prévisionnelles des chambres pour 2013 s'élève en réalité à environ 250 millions d'euros, et reste de ce fait très en dessous du plafond fixé pour le plafond 2013. En 2014, même en tenant compte d'une progression éventuelle de cette recette, le montant réel du dépassement restera faible et dans tous les cas bien inférieur à 35 millions d'euros. La ministre reste bien sûr vigilante à la situation individuelle des chambres et entretient une relation étroite avec la tête de réseau pour anticiper d'éventuelles difficultés. Dans ce cadre, conformément à l'engagement pris par le ministre du budget devant le Sénat, un mécanisme de répartition de la ressource permettant de mieux tenir compte des situations individuelles sera étudié début 2014. Au-delà de la question du financement, le Gouvernement uvre à un renforcement du pilotage stratégique des réseaux consulaires au moyen de contrats d'objectifs et de performance. La ministre de l'artisanat, du commerce et du tourisme a ainsi annoncé la signature d'une convention cadre nationale entre l'État et l'assemblée permanente des chambres de métiers et de l'artisanat (APCMA). Cette convention nationale sera ensuite déclinée au niveau local entre l'État et les chambres de métiers et de l'artisanat de niveau régional. Ce renforcement de la gouvernance des établissements consulaires répond à la double volonté du Gouvernement de préserver la compétitivité des entreprises tout en rétablissant les comptes publics.
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