Question de M. MOHAMED SOILIHI Thani (Mayotte - SOC) publiée le 26/09/2013

M. Thani Mohamed Soilihi attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la problématique de la lutte contre le sida et de la prise en charge des personnes vivant avec le VIH à Mayotte.

Il n'existe pas à Mayotte d'actions médiatiques d'envergure sur la prévention du VIH/SIDA et, plus globalement, des infections sexuellement transmissibles (IST). L'ignorance, le tabou et le poids de la stigmatisation n'incitent pas la population à se protéger et les personnes infectées à se faire dépister ou soigner.

Si les données épidémiologiques sont très partielles, il semblerait néanmoins que la prévalence du VIH soit sous-évaluée. Les pressions démographiques et migratoires, auxquelles Mayotte fait face, sont autant de facteurs susceptibles d'augmenter les chiffres avancés aujourd'hui pour le département.

Par ailleurs, les personnes vivant avec le VIH ne bénéficient pas de la même qualité de soins qu'en France métropolitaine, ou même à La Réunion. Il n'existe pas de médecins spécialistes, pas d'hôpitaux de jour, pas d'éducation thérapeutique, pas de prise en charge pluridisciplinaire.

La seule association mahoraise recensée ne peut répondre à toutes les demandes d'accompagnement formulées par le service infectieux.

Il souhaiterait connaître l'état d'avancement des actions préconisées pour Mayotte par le plan national de lutte contre le VIH/SIDA et les IST pour 2010-2014 en direction des populations d'outre-mer.

- page 2742

Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé


Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 19/06/2014

Dans son bilan sur les découvertes de séropositivité du virus de l'immunodéficience humaine (VIH) en France entre 2003 et 2011 publié le 16 juillet 2013, l'institut de veille sanitaire (InVS) précisait que les taux de découvertes en Guyane, Guadeloupe, Île-de-France, à Mayotte et en Martinique étaient supérieurs à la moyenne nationale. Mayotte, devenu département français en 2011, a un taux de découvertes rapporté à la population équivalent à celui de la Martinique et bien supérieur à celui de La Réunion. Le plan de lutte contre le VIH et les infections sexuellement transmissibles (IST) 2010 - 2014 a inscrit pour la première fois un volet dédié aux départements d'outre-mer (DOM) incluant Mayotte. Ce volet a fait l'objet sous l'égide de la délégation générale à l'outre-mer, en lien avec la direction générale de la santé (DGS), d'une évaluation à mi-parcours au cours de l'année 2013. Cette évaluation a montré que le volet relatif à Mayotte du plan VIH était globalement pertinent compte tenu des réalités actuelles socio-sanitaires, qu'il était cohérent et offrait un cadre structurant. Après deux ans de mise en œuvre les mesures inscrites pour Mayotte dans le volet DOM, ont été en grande partie, mises en œuvre. Mayotte est rattachée à l'ARS Océan Indien et la lutte contre le VIH et les IST est une thématique retenue dans le plan stratégique régional de santé, dans le programme régional pour l'accès à la prévention et aux soins des plus démunis (PRAPS). Le dépistage du VIH et des IST est une des priorités du PRAPS. Cette activité de dépistage a augmenté et les déclarations obligatoire de VIH sont mieux renseignées. La mise en place de la coordination régionale de la lutte contre le VIH dans l'Océan Indien (COREVIH OI) a permis de partager les informations et de mutualiser les compétences, en favorisant les événements auprès de la population générale, des professionnels de santé et auprès de populations spécifiques comme les migrants. De nombreuses actions de prévention auprès de la population générale et des publics spécifiques ont été entreprises. On peut citer des actions médiatiques locales (campagnes d'affichage, radio, TV), en collaboration avec l'association Nariké M'sada, l'Education Nationale, le réseau périnatal de Mayotte, et le planning familial, ainsi qu'avec l'instance régionale en éducation et de promotion de la santé (IREPS) qui a coordonné des actions de mobilisation autour du 1er décembre, journée mondiale de lutte contre le VIH. Par ailleurs, suite à l'appel à projet IST hépatites lancé par la DGS en 2013, des actions de formation auprès des professionnels (sanitaires, sociaux, institutionnels, associatifs) et des renforcements des actions de terrain auprès des publics les plus vulnérables seront réalisées dans une approche globale de santé sexuelle.

- page 1443

Page mise à jour le