Question de Mme ROSSIGNOL Laurence (Oise - SOC) publiée le 01/08/2013

Mme Laurence Rossignol appelle l'attention de Mme la ministre de la culture et de la communication sur la situation préoccupante du spectacle vivant en Picardie et l'inégalité de traitement, observée ces dernières années, dans les soutiens financiers accordés par les pouvoirs publics. Douzième région la plus peuplée de France, confrontée à de multiples difficultés sociales et économiques, la Picardie souffre, depuis de nombreuses années, d'un sous-investissement chronique de la part de l'État, tout particulièrement en matière culturelle. Ainsi, alors que la moyenne nationale des crédits alloués au spectacle vivant avoisinait, en 2009, 5,15 euros par habitant, la Picardie ne percevait que 2,42 euros par habitant, selon un rapport de la Cour des comptes. Depuis, l'évolution des crédits n'a pas permis de rétablir ne serait-ce qu'un semblant d'égalité de traitement. Elle a, au contraire, accentué ce qu'il faut bien appeler une discrimination territoriale, alors même que la région a vu se multiplier, ces dernières années, les structures labellisées qui auraient du faciliter l'accès aux financements publics : une scène nationale et bientôt une seconde ; un pôle national des arts du cirque ; un centre de développement chorégraphique ; un pôle des arts de la marionnette ; cinq scènes conventionnées, bientôt une sixième ; de nombreuses compagnies émergentes qui s'installent et des compagnies elles-mêmes conventionnées. L'État ne joue pas, en Picardie, son rôle péréquateur. Les enjeux y sont pourtant immenses, en termes de lutte contre l'illettrisme, le repli identitaire, l'intolérance et l'exclusion. Les professionnels de la culture demandent un plan de rattrapage pour le spectacle vivant, à hauteur de 2,1 millions d'euros. Elle souhaiterait, en conséquence, connaître les mesures envisagées par le Gouvernement pour permettre ce rattrapage et le rétablissement de l'égalité de traitement républicaine. Elle précise que si les collectivités territoriales ont accepté, ces dix dernières années, de nouvelles missions, dans le cadre de la décentralisation, notamment dans le secteur associatif et culturel, il n'en demeure pas moins qu'elles ne peuvent, à elles seules, suppléer intégralement au retrait de l'État de certaines de ses prérogatives.

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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 12/12/2013

Les travaux réalisés dans le cadre de la modernisation de l'action publique ont permis de mettre en évidence les déséquilibres territoriaux dans le secteur du spectacle vivant. La Picardie accuse un certain retard au regard d'autres régions historiquement mieux dotées. La dotation de la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) de Picardie pour le soutien au spectacle vivant a donc progressé de 8,5 % depuis 2010. Cet effort particulier s'effectue dans un contexte où les crédits mis à la disposition du ministère de la culture et de la communication par la représentation nationale n'ont pas augmenté dans les mêmes proportions. En outre, l'application du plan en faveur du spectacle vivant a permis d'intégrer de manière pérenne les crédits mis à la disposition des DRAC dans ce cadre, ce dont a pu bénéficier la Picardie. Par ailleurs, le plan scènes de musiques actuelles (SMAC) a pour sa part été reconduit en 2013 et sera prolongé en 2014. Il bénéficiera à la région Picardie. Le ministère de la culture et de la communication restera attentif à la situation particulière de cette région en 2014, en partenariat avec les collectivités territoriales de la région.

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