Question de Mme DIDIER Évelyne (Meurthe-et-Moselle - CRC) publiée le 18/07/2013

Mme Évelyne Didier attire l'attention de M. le ministre délégué auprès du ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche sur les vives inquiétudes relatives à l'avenir de la ligne ferroviaire Verdun-Châlons en Champagne.
Malgré son utilité, cette ligne 5 est régulièrement menacée de fermeture. Cette ligne est nécessaire au désenclavement et au développement économique des zones rurales de l'Est-marnais et du Nord-meusien. Elle permet à des milliers de personnes de se rendre chaque année dans les grandes métropoles pour étudier, travailler, se soigner… Mais ce tronçon nécessite aujourd'hui d'importants travaux à mener afin de le moderniser et de le pérenniser, or on assiste à un désengagement de l'État à travers le non-financement de RFF pour l'entretien des infrastructures ferroviaires. La limitation de vitesse due au glissement de terrain incite les usagers à se rabattre sur la voiture, occasionnant une baisse de la fréquentation constante. Ce temps perdu les décourage.
Elle attire également son attention sur la nécessité de rétablir la ligne directe Verdun-Reims par le raccordement de Saint-Hilaire. Cette ligne, naguère existante, offrirait un intérêt évident pour les usagers comme, par exemple, une facilité d'accès aux bassins d'emploi, mais elle constituerait également un atout incontestable pour le fret. Elle serait également empruntée par de nombreux militaires qui verraient ainsi se rapprocher Paris et les gares TGV desservant leurs régions d'origine. Ce raccordement est un investissement nécessaire au titre de l'aménagement du territoire pour désenclaver Verdun.
Le nombre d'usagers des TER est élevé et il le serait d'avantage si le trafic était plus fonctionnel et mieux adapté à leurs besoins.
En conséquence, elle lui demande quelles suites il entend donner à ces sollicitations afin de préserver l'utilisation de la voie ferrée, élément majeur de lutte contre la désertification de notre territoire, en garantissant un service optimal à la population.

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Réponse du Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche publiée le 07/11/2013

La ligne Saint-Hilaire - Verdun est une ligne dont les infrastructures sont en partie dégradées et vieillissantes. La maintenance courante ne permet à elle seule de limiter l'obsolescence de l'infrastructure sur ce tronçon. Afin d'assurer la circulation des trains en toute sécurité, la section de la ligne, qui se situe en Lorraine entre les Islettes et Verdun, a nécessité la mise en place d'une limitation de vitesse à 60 km/h sur 6 km et une autre à 40 km/h sur un kilomètre. Sur cette section, et sur la section champenoise adjacente entre Saint-Hilaire et les Islettes, des prochains ralentissements à 60 km/h pourraient être nécessaires compte tenu de l'état de la ligne. La généralisation d'un ralentissement à 60 km/h sur l'ensemble de la ligne augmenterait potentiellement le temps de parcours de 25 minutes. En termes de service, cette ligne supporte actuellement un trafic faible, avec quatre allers-retours en transport express régional (TER) par jour et quelques trains de fret pour lesquels la généralisation de ralentissements ne seraient pas susceptibles de modifier sensiblement l'économie des circulations. Les investissements nécessaires à la remise à niveau de la ligne ne pourraient être supportés uniquement par Réseau ferré de France (RFF). Il apparaît en effet primordial que, dans le cadre du Grand plan de modernisation du réseau ferroviaire (GPMR), soit engagée une démarche concertée, entre les régions Champagne-Ardenne et Lorraine, RFF et l'État, de priorisation de l'action de RFF sur le réseau régional, notamment en termes de potentiels voyageurs visant à rechercher des solutions adaptées techniquement et économiquement selon l'offre de service considérée. S'agissant de la réalisation d'un raccordement à Saint-Hilaire, cette option permettrait aux usagers de rejoindre directement Reims et la desserte TGV sans passer par Châlons et donc sans rupture de charge avec un temps de parcours amélioré. Néanmoins, l'estimation à ce stade de tels investissements est de 16,6 M€ et nécessiterait la mobilisation de crédits de l'ensemble des partenaires concernés, le potentiel de trafic étant, en toute hypothèse, faible. En outre, au-delà d'un investissement lourd, le financement du service accroîtrait la sollicitation des autorités organisatrices concernées.

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