Entretien de la RN 184 dans le Val-d'Oise

Question de Mme GILLOT Dominique (Val-d'Oise - SOC) publiée le 20/06/2013

Mme Dominique Gillot attire l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie, chargé des transports, de la mer et de la pêche, sur l'entretien de la route nationale (RN) 184 dans le département du Val-d'Oise.

Après trente ans d'études, d'enquêtes, de débats publics, de décisions prises, puis annulées, puis reportées sur le bouclage de la Francilienne (A104) entre Orgeval et Méry-sur-Oise, c'est toujours la RN 184 qui assure la jonction entre les deux parties de l'A104 et supporte le passage de dizaines de milliers de véhicules chaque jour.

Au fil du temps, les usagers subissent et se plaignent, à juste titre, d'une dégradation très nette de l'état général de cette voirie. Le délabrement des infrastructures s'accélère depuis quelques mois, en raison d'un entretien manifestement insuffisant aggravé ces derniers temps par les conséquences des intempéries de l'hiver et du printemps. Le revêtement des chaussées se révèle aujourd'hui très endommagé sur de nombreux secteurs, notamment de carrefours multipliant dangereusement les risques d'accidents de la circulation.

La propreté de la voie est également un révélateur de cette détérioration généralisée, le manque d'entretien entraînant la saleté des accotements, leur disparition sous la multiplication des herbes folles, la prolifération et la sédimentation de détritus auxquels s'ajoute l'absence totale de réparation des bordures endommagées, comme des mobiliers de signalisation.

Seule commune entièrement coupée en deux par cette nationale, la ville d'Eragny (Val-d'Oise) et ses habitants – déjà lourdement pénalisés tant pour les liaisons inter quartiers que pour les difficultés permanentes liées à la circulation de la RN 184 qui se répercutent sur la voirie secondaire et embolisent le moindre carrefour – souffrent particulièrement de cette situation et de ces dégradations de l'environnement urbain comme des conditions de sécurité des usagers. Plusieurs accidents graves ont déjà été enregistrés (notamment de motards) dont les victimes estiment la ville responsable.

À ces dysfonctionnements s'ajoute l'absence totale de l'éclairage public, particulièrement dommageable dans ce tronçon entièrement urbain de la traversée d'Eragny qui se trouve ainsi plongée dans une obscurité autant anxiogène qu'accidentogène depuis de nombreuses années (puisque le ministère a pris la décision de ne pas réparer les pannes avant de considérer que l'obscurité sur les voies nationales et les autoroutes était facteur de réduction des accidents grâce à la vigilance accrue des conducteurs).

Elle lui demande donc de lui indiquer les moyens qui vont rapidement être mis en œuvre, afin de rétablir un entretien satisfaisant et sécurisant de la RN184, et qu'il lui expose les mesures qui vont être prises pour engager le rétablissement de l'éclairage public dans la traversée de la commune d'Eragny.

Publiée dans le JO Sénat du 20/06/2013 - page 1853

Transmise au Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche

Réponse du Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche publiée le 26/09/2013

La direction des routes d'Île de France (DirIF), gestionnaire de la RN 184, a conscience du caractère préoccupant de cette situation. Toutefois, les contraintes budgétaires actuelles imposent un choix rigoureux dans l'utilisation des crédits destinés à l'entretien et à l'exploitation du réseau non concédé, qui conduit à retenir deux priorités absolues, liées directement à la sécurité des usagers et des riverains, d'une part, et à la préservation du patrimoine, d'autre part. Les travaux sur les routes nationales et autoroutes d'Île-de-France sont au surplus plus coûteux qu'ailleurs car les niveaux de trafics sont très élevés, rendant obligatoire leur réalisation en période nocturne, la semaine, pour respecter les exigences en matière d'hygiène, de conditions de travail, de sécurité des agents et réduire la gêne occasionnée aux usagers. De nombreuses actions ont d'ores et déjà été menées par la DirIF pour remédier aux dépôts sauvages ainsi qu'à l'accumulation de déchets. En outre, il est prévu d'engager très prochainement une large opération de nettoyage sur l'ensemble de son réseau et de sensibiliser l'ensemble des usagers, par l'intermédiaire notamment des campagnes nationales de communication sur « la propreté des routes ». Par ailleurs, le schéma directeur d'éclairage de la DirIF a été approuvé en 2010 et mis en œuvre depuis lors. La sécurité de l'ensemble des usagers a été prise en compte dans l'élaboration de ce schéma qui s'inscrit, d'une part, dans la volonté forte de préserver l'environnement et la biodiversité de nuisances liées à la lumière et, d'autre part, dans les objectifs d'économie d'énergie portés par le ministère de l'écologie. Cette démarche permet d'identifier les sections qui doivent être éclairées ou éteintes. C'est dans ce cadre que la décision de ne plus éclairer la RN 184 a été prise.

Publiée dans le JO Sénat du 26/09/2013 - page 2828