Question de M. CARVOUNAS Luc (Val-de-Marne - SOC) publiée le 13/06/2013
M. Luc Carvounas attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères au sujet du mouvement actuel de contestation en Turquie.
Né à Istanbul d'un rejet de la politique d'urbanisme, le mouvement de contestation en Turquie prend actuellement de l'ampleur et s'étend désormais sur plusieurs villes dont Ankara et Izmir. Ce mouvement, bien que pacifique, a donné lieu à de violents affrontements avec les forces de police anti-émeutes turques et, malheureusement, à un mort par balle.
Le président de la République de Turquie, dans un souci d'apaisement a pris le contrepied du Premier ministre en indiquant que le message de contestation avait bien été entendu.
Le mouvement qui secoue la Turquie peut être un cri d'alarme à destination de l'Occident. En effet, les manifestants souhaitent attirer l'attention sur une radicalisation de la société turque. Cette radicalisation se fait ressentir de plus en plus dans le pays, comme le montrent les récentes lois sur la consommation d'alcool ou encore l'appel à « adopter un comportement conforme aux valeurs morales » prescrit par la ville d'Ankara.
Il lui demande donc des précisions sur ce mouvement contestataire, ses effets internationaux ainsi que ses conséquences diplomatiques pour notre pays.
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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 18/07/2013
Le mouvement de protestation qui agite la Turquie depuis le 31 mai 2013 rassemble une partie de la jeunesse urbaine ainsi que des personnes issues des classes moyennes, avec le soutien du principal parti d'opposition et des syndicats. Sa poursuite semble refléter le malaise diffus d'une partie de la population à l'égard de la répression initialement menée par les forces de l'ordre, ainsi que le sentiment d'un manque d'écoute et de dialogue. Certains protestataires expriment une sensibilité environnementale, dans le contexte du projet d'urbanisme qui a provoqué le mouvement à Istanbul, mais la contestation semble plus globale. Face aux violences policières des premiers jours, les instances européennes, la France et ses principaux partenaires au sein de l'Union européenne ont appelé à l'apaisement, à la retenue et au dialogue. La France attend également de ce grand pays partenaire un plein respect du droit à manifester. La France a relevé les premiers contacts qui ont été noués, ces derniers jours, entre les autorités turques et les représentants des manifestants. Elle espère que, dans le contexte de ce mouvement de contestation, une approche fondée sur le dialogue et l'apaisement prévaudra rapidement.
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