Question de M. DÉTRAIGNE Yves (Marne - UDI-UC) publiée le 06/06/2013
M. Yves Détraigne attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la nécessité de mieux diagnostiquer la maladie de Lyme, causée notamment par les morsures de tiques.
Depuis plusieurs mois, un important mouvement mondial de protestation contre le déni et l'ignorance relatifs à la borréliose de Lyme, porté par les associations de malades d'une trentaine de pays, s'est créé pour « tirer la sonnette d'alarme » sur cette maladie.
En France, la maladie reste peu reconnue et sous-diagnostiquée, selon les associations de malades qui se mobilisent, notamment, pour faire connaitre sa forme dite chronique, beaucoup plus insidieuse parce qu'elle peut se réveiller des mois, voire des années, après la piqûre d'insecte.
Considérant qu'il incombe aux pouvoirs publics de promouvoir l'information sur la maladie de Lyme auprès des praticiens et du public, comme cela se pratique dans d'autres pays, il lui demande de bien vouloir l'informer de ses intentions en la matière.
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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 29/08/2013
La borréliose de Lyme est une maladie identifiée depuis 1975 et fait l'objet depuis plusieurs années d'une surveillance chez l'homme comme chez l'animal (les chiens et les tiques) afin de mieux définir son importance quantitative, sa localisation précise et ses facteurs de risque. Cette surveillance a permis de mettre en évidence l'expansion géographique progressive de l'aire de transmission en France. Cette maladie peut être contractée sur tout le territoire (à l'exception de la haute montagne et du littoral méditerranéen, milieux peu favorables à la survie des tiques vectrices). Il existe des zones géographiques où l'incidence est localement beaucoup plus élevée, par exemple en Alsace (200 cas pour 100 000 habitants par an), en Corrèze, ou dans la Meuse. L'institut de veille sanitaire a été saisi pour fournir des données sur l'incidence de cette maladie au sein des différents États membres de l'Union européenne. Concernant les actions d'information nécessaires à la prévention de cette infection, le haut conseil de la santé publique (HCSP) a récemment publié une mise à jour des recommandations en matière de prévention et d'information du public par la diffusion de brochures détaillant les conduites à tenir pour éviter d'être mordu par des tiques ainsi que le modus operandi pour s'en débarrasser une fois que l'on a été mordu, sans majorer le risque infectieux. La symptomatologie, le diagnostic et le traitement de la maladie de Lyme sont bien documentés en cas de morsure récente et de symptômes nets et objectifs. Une conférence de consensus de la société de pathologie infectieuse de langue française en a précisé les points principaux en 2006, et ses recommandations sont accessibles par tout médecin. Les actions de formation continue, notamment impulsées localement par les unions régionales des médecins libéraux (URML), sont naturellement adaptées aux spécificités régionales de la pathologie rencontrée. En cas de morsure ancienne et devant des symptômes non spécifiques, les attitudes diagnostiques et thérapeutiques ainsi que les aspects nosologiques méritent d'être reprécisés. Ainsi, la ministre des affaires sociales et de la santé a récemment saisi le haut conseil de la santé publique (HCSP) pour qu'il mette à jour, sur la base d'éléments scientifiques et de preuves, des recommandations applicables aux méthodes diagnostiques de cette maladie. Par ailleurs, le centre national d'expertise sur les vecteurs (CNEV) vient d'être chargé de faire des propositions sur la pertinence de mesures spécifiques de lutte anti vectorielle contre cette maladie.
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