Question de M. CHATILLON Alain (Haute-Garonne - UMP-R) publiée le 02/05/2013
M. Alain Chatillon attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur un sujet fort préoccupant qu'est le devenir du canal du Midi.
Il rappelle lui avoir remis son rapport sur ce sujet et l'avoir rencontrée en septembre 2012, un nouvel entretien étant prévu pour préciser les intentions et les mesures envisagées pour sauver cet ouvrage classé au patrimoine mondial de l'UNESCO. La présence de la maladie du chancre coloré qui s'attaque aux platanes du canal du Midi conduit Voies navigables de France (VNF) à prendre des mesures drastiques d'abattages et de replantations. Le coût de ces travaux d'envergure, estimé à près de 200 millions, a amené l'auteur de la question à proposer divers scénarii pour une gouvernance efficace dont l'un d'entre eux (création d'un groupement d'intérêt public) a sa préférence. Cette solution lui semble, en effet, être la plus appropriée pour mener à bien le programme de restauration du canal du Midi, tout en construisant une nouvelle dynamique avec les territoires.
A ce jour, soit sept mois après son premier entretien, il n'a aucune nouvelle, notamment sur les propositions issues de son rapport. Aussi, lui demande-t-il quelle positionelle entend prendre pour sauver le canal, enjeu patrimonial, économique (irrigation et fourniture en eau), à très fort potentiel touristique pour les régions du Sud-Ouest, tout autant que pour le pays alors qu'il y a grande urgence à agir.
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Transmise au Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche
Réponse du Ministère chargé des transports, de la mer et de la pêche publiée le 25/07/2013
Le canal du Midi est un des hauts lieux du patrimoine culturel de la France : il a été inscrit au patrimoine mondial de l'Unesco en 1996, et a été classé au titre des sites en 1997. Les valeurs patrimoniales qui ont justifié cette double reconnaissance nationale et internationale sont aujourd'hui menacées par la propagation rapide de la maladie du chancre coloré du platane qui devrait, selon les estimations, conduire à abattre, à l'échéance de 10 à 20 ans, les 42 000 platanes qui constituent 90 % du linéaire des arbres d'alignement qui bordent le canal. Une telle situation affecterait les nombreux services rendus par le canal, car le double alignement d'arbres qui borde cette infrastructure remplit de multiples fonctions : écologiques (habitat de certaines espèces, limitation des espèces invasives, maintien du niveau et de la température de l'eau), techniques (stabilisation des berges et des digues par le système racinaire des arbres, limitation de l'évaporation), touristiques (aménités du paysage et ombrage des voûtes apportés aux multiples usagers du canal - plaisanciers, promeneurs, cyclistes), économiques (retombées directes ou induites par la fréquentation du canal). Parmi les différents scénarios de gouvernance de l'opération de restauration des alignements, celui relatif à la création d'un groupement d'intérêt public n'a pas été retenu en l'absence de consensus des collectivités. Mais l'opération est d'ores et déjà engagée de façon opérationnelle, la commission supérieure des sites ayant donné un avis favorable, à l'unanimité, le 27 septembre dernier, sur le projet de restauration des plantations. S'agissant du financement de ce projet, les régions et les départements concernés ont donné leur accord de principe sur un montage financier associant la participation de l'État/Voies navigables de France (VNF) pour un tiers, celle des collectivités territoriales pour un tiers et des financements innovants, dont le mécénat, pour un tiers. Les services de l'État et de VNF travaillent dans ce cadre à la mise en place d'un conventionnement associant, sur la durée, l'ensemble des partenaires. Le Gouvernement est attaché à la réalisation du projet, à la fois pour préserver le classement du canal au patrimoine mondial et pour maintenir son attractivité touristique.
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