Question de Mme GIUDICELLI Colette (Alpes-Maritimes - UMP) publiée le 11/10/2012
Mme Colette Giudicelli attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur les risques qui découleraient de la vaccination contre les papillomavirus. Les deux vaccins contre les papillomavirus actuellement sur le marché, Gardasil et Cervarix, sont préconisés pour les jeunes filles dès l'âge de 14 ans. Or, les rapports de pharmacovigilance semblent faire état de nombreux effets indésirables tant en France qu'à l'étranger, ce qui a amené le ministère de la santé, en janvier 2011, à faire figurer ces deux vaccins dans la liste des « médicaments particulièrement surveillés ». L'Agence nationale de sécurité du médicament a annoncé fin novembre 2011 1 672 effets secondaires, dont 352 graves. On dénombre aux États-Unis 25 132 victimes dont 826 infirmes et 110 décès, avec environ 5 000 victimes n'ayant pas récupéré leurs fonctions normales. Elle lui demande de bien vouloir lui indiquer ses intentions concernant la préconisation et la commercialisation de ces deux vaccins.
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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 29/11/2012
L'infection à papillomavirus est très fréquente : c'est l'une des trois principales infections sexuellement transmissibles en population générale et il s'agit de la première infection sexuellement transmissible virale. Les papillomavirus sont impliqués dans la survenue de lésions cancéreuses en particulier du col de l'utérus. Une douzaine de papillomavirus différents peuvent être à l'origine de cancers du col utérin ; les types 16 et 18 sont les plus fréquents des papillomavirus à haut risque oncogène et sont estimés responsables d'environ 73 % des cancers du col de l'utérus. Les vaccins actuellement disponibles (Gardasil® et Cervarix®) protègent contre ces deux principaux types. L'efficacité des vaccins contre les papillomavirus sur le cancer invasif du col de l'utérus ne peut pas actuellement être démontrée puisqu'il existe un délai moyen de 15 ans entre l'infection HPV et la survenue de cancer. En revanche, leur efficacité a été démontrée, de manière indirecte, pour la prévention des lésions cervicales précancéreuses de haut grade qui sont en diminution. Ces vaccins, comme pour tout nouveau vaccin mis sur le marché, font l'objet de plans de gestion des risques instaurés au niveau européen et national. Ces plans s'inscrivent dans la surveillance de ces vaccins par des études de suivi post commercialisation et l'analyse des données issues des systèmes de pharmacovigilance. Environ 4 millions de doses de vaccins ont à ce jour été administrées en France (plus de 65 millions dans le monde) et les données de pharmacovigilance ne rapportent pas de signal inquiétant après vaccination. La stratégie de prévention globale du cancer du col de l'utérus s'appuie sur le dépistage par frottis cervico-utérin (FCU) et sur la vaccination, comme souligné dans les avis rendus par les instances scientifiques, le Haut Conseil de la santé publique et la Haute Autorité de santé. À ce jour, sur la base de l'ensemble des données disponibles, le rapport bénéfices / risques de ce vaccin est favorable. Par ailleurs, la vaccination contre les papillomavirus a été introduite dans les calendriers de vaccination nationaux de 18 pays européens. Les États-Unis, l'Australie et le Canada ont aussi introduit cette vaccination dans leurs calendriers.
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