Question de M. DOUBLET Michel (Charente-Maritime - UMP) publiée le 04/10/2012
M. Michel Doublet attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur le développement de l'attractivité des filières industrielles à destination des jeunes. Les métiers de l'industrie requièrent des formations de plus en plus pointues, et dans nombre de filières, les entreprises éprouvent de grandes difficultés à pourvoir leurs offres. Ces métiers souffrent par ailleurs d'un faible attrait alors qu'ils offrent de réelles perspectives. Pour rapprocher l'offre et la demande, les chambres consulaires proposent de renforcer l'attractivité de l'industrie auprès des jeunes, en développant les actions d'information et d'orientation vers l'industrie (pérennisation de la « Semaine de l'industrie » et développement d'une offre de visites d'entreprises à destination des écoles) ; en renforçant la concertation entre les professionnels de l'industrie et de l'enseignement, pour une meilleure réactivité du système éducatif permettant de répondre rapidement aux besoins des industriels en termes de nouveaux enseignements. En conséquence, il lui demande quelles mesures il compte mettre en œuvre.
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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 10/01/2013
Les relations avec le monde professionnel constituent un axe fort de la politique du ministère de l'éducation nationale et le rapprochement entre l'école et l'entreprise se concrétise par des actions nombreuses et variées. Structurées autour d'une cinquantaine de conventions de partenariat et d'accords-cadres (dont les 2/3 avec le secteur industriel), ces actions contribuent à la réussite de la formation tout au long de la vie, en développant des relations privilégiées avec les milieux professionnels afin de mieux connaître leurs besoins en termes d'emploi, de formation et de qualification. Par ailleurs, les établissements scolaires participent activement aux actions d'information et de promotion des métiers notamment industriels telles que la Semaine de l'industrie ou les Olympiades des métiers. L'orientation est une question déterminante pour assurer l'accès de tous les publics (élèves, étudiants, salariés, demandeurs d'emplois) aux formations professionnelles diplômantes ou qualifiantes, quel qu'en soit le niveau (du CAP au doctorat). Actuellement le système est éclaté, insuffisamment coordonné ; il ne permet ni de résoudre les inégalités territoriales au sein du système éducatif, ni de répondre aux enjeux de l'emploi et de la qualification. Il ne permet pas davantage de modifier les représentations sociales fortes à l'égard des métiers ou des qualifications porteuses d'emploi mais dévalorisées aux yeux des jeunes et des familles. L'orientation très imparfaite des élèves est source d'échecs, de décrochages et de sorties sans qualification. L'accès aux outils et aux conseils en orientation reste peu intelligible pour les jeunes. Parallèlement, alors que de nombreux jeunes sortent sans qualification ou que de nombreux adultes souffrent du chômage, certaines activités économiques dynamiques peinent à trouver les compétences nécessaires et les personnels qualifiés. À la suite du séminaire gouvernemental sur la compétitivité, le Premier ministre a annoncé que serait amorcée, dès 2013, la mise en place d'un nouveau service public de l'orientation, du secondaire au supérieur, fondé sur une approche « Métiers - Qualifications ». Ce service se substituera au service public d'orientation mis en place à la suite de la loi du 24 novembre 2009 relative à l'orientation et la formation professionnelle tout au long de la vie. Dans un contexte où l'information des élèves, des apprentis, des étudiants et des demandeurs d'emploi est un levier de renforcement des qualifications, ce nouveau service public de l'orientation doit rendre effectif le droit de toute personne d'accéder à un service public d'information fondé sur les formations, les métiers et l'insertion professionnelle, à un conseil en orientation et à un accompagnement personnalisé de proximité pour se construire un parcours de formation et d'insertion. Le service public de l'orientation relèvera de compétences partagées entre l'État et les conseils régionaux. L'État reste chargé del'information et de l'orientation des élèves et des étudiants dans les établissements scolaires et les établissements d'enseignement supérieur. La région assurera un service public régional d'orientation en coordonnant et en animant tous les services et dispositifs qui concourent à l'information et à l'orientation des différents publics sur son territoire. Ce service public territorialisé de l'orientation développera une information sur les filières, les métiers et les qualifications en relation avec les évolutions nationales et locales, au plus prêt des besoins économiques et sociaux des territoires. La mise en relation formation emploi sera assurée par une approche de type « métier - qualifications - compétences » qui permet de croiser les contenus de formation, les besoins des entreprises et les capacités des jeunes ou des adultes en formation. Parallèlement, le ministre de l'éducation nationale entend favoriser la connaissance du monde économique et des entreprises par les élèves à travers un parcours d'orientation du collège au lycée. L'orientation doit permettre à chaque élève de se construire un parcours de formation et de réussite scolaire ; mais elle doit également le préparer à l'emploi et à l'entreprise. Il faut permettre aux jeunes de découvrir l'entreprise et ses métiers, à travers un parcours organisé de découverte des métiers et des formations. Cette démarche fera partie d'une démarche de construction d'une orientation choisie et raisonnée dès le collège. La dimension connaissance de l'entreprise doit également devenir partie intégrante de la formation initiale et continue de tous les professeurs.
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