Question de M. ANDREONI Serge (Bouches-du-Rhône - SOC) publiée le 27/09/2012
M. Serge Andreoni attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt sur le problème du différentiel du coût de la main-d'œuvre saisonnière dans le secteur de la production de légumes entre la France et ses voisins européens (en particulier Allemagne, Espagne, Pays-Bas et Belgique), qui suscite de nombreuses inquiétudes parmi les organisations professionnelles agricoles. En effet, le recul de la production de légumes est déjà largement amorcé en France, comparativement à ses voisins. Pour exemple, au cours des 15 dernières années, les surfaces cultivées en légumes (hors légumes secs) ont diminué de 30 % en France, alors que sur la même période elles progressaient de 30 % en Allemagne et aux Pays-Bas. D'autres pays, comme la Pologne, ont eux augmenté leur production récoltée sur une période de 10 ans. La principale explication de ce mouvement réside dans les coûts de production inférieurs dans les pays voisins, notamment pour la main-d'œuvre saisonnière. Selon la fédération Légumes de France, de nombreuses opérations n'étant pas mécanisables en production de légumes, et notamment pour les travaux de récolte, les charges de main-d'œuvre représentent une part importante des coûts de production (de 30 à 70 %). Cette distorsion de concurrence handicape tant les agriculteurs, qui produisent à destination de la grande distribution, que les producteurs réalisant de la vente directe aux consommateurs. Aussi, il lui demande quelles sont ses intentions pour venir en aide à un secteur (production de légumes) qui représente un potentiel de 200 000 emplois, notamment de personnels peu qualifiés ou en difficultés d'insertion, face à la concurrence intracommunautaire.
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Réponse du Ministère de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt publiée le 20/12/2012
L'agriculture est soumise, à l'échelle européenne et internationale, à des écarts de coûts de production, tenant notamment au coût de la main d'uvre. Les filières fruits et légumes, pour lesquelles le coût de la main d'uvre représente une part élevée des charges et un facteur important de compétitivité, sont particulièrement exposées. La compétitivité de l'agriculture française et notamment de la filière des fruits et légumes constitue un objectif prioritaire du ministre de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt. Toutefois, la question du coût du travail en agriculture relève d'une solution transversale, toute mesure sectorielle pouvant poser problème au regard de la réglementation communautaire des aides d'État. La problématique de la compétitivité de l'agriculture française sera donc traitée plus largement dans le cadre des travaux qui feront suite à la conférence sociale de juillet 2012, notamment la réflexion engagée sur la réforme du financement de notre système de protection sociale.
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