Question de M. PIRAS Bernard (Drôme - SOC) publiée le 26/07/2012

M. Bernard Piras attire l'attention de Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur la méconnaissance par la population du traitement post-exposition (TPE) à un risque de contamination par le sida.

Le TPE doit permettre d'agir, après un entretien avec un médecin, lorsqu'un doute existe quant à la transmission de cette maladie. Or, ce dispositif apparaît comme fort méconnu par la population en général, et même par les personnes à risque ou atteintes par ce virus.

Il est bien évident que le TPE ne doit pas conduire à une diminution de la prévention, et encore moins la remplacer. Ce traitement doit être un complément à l'arsenal actuel de lutte contre cette maladie.

Ainsi, dans le cadre d'une communication nuancée, il lui demande de lui indiquer si elle entend bien favoriser la connaissance par la population de l'existence et du rôle du TPE.

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Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 20/12/2012

Dans une revue publiée en 2000 sur 27 pays européens, seuls six pays dont la France, avaient une réelle politique de mise à disposition d'un traitement post-exposition (TPE) suite à un risque de transmission du virus de l'immunodéficience humaine (VIH). Ce dispositif a été mis en place sur tout le territoire en 1998 et les recommandations sont périodiquement actualisées. Le constat de rares cas d'effets indésirables graves, a conduit les experts à limiter les indications du TPE aux situations à risque identifiable de transmission du VIH. Ainsi pour les expositions sexuelles ce traitement est recommandé lorsque le partenaire est séropositif, s'il est usager de drogue en intraveineuse, s'il a des pratiques homosexuelles, bisexuelles ou s'il appartient à une communauté où l'épidémie est active. Par la circulaire DGS/RI2/DHOS/DGT/DSS/2008/91 du 13 mars 2008, l'organisation de l'accès à la prise en charge sur l'ensemble du territoire a été revue. Il a été également demandé d'informer les différents publics exposés à un risque important de transmission du VIH de l'existence de ce dispositif en s'appuyant sur des relais professionnels et associatifs locaux. Pour ce faire, différentes actions de communication ciblées en partenariat avec les associations sont régulièrement menées par l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES) pour informer les populations à risque élevé de contamination par le VIH de la possibilité de bénéficier d'un TPE. Pour exemple, des cartes postales « En cas d'exposition possible au VIH, vous avez 48 heures pour tenter de vous en sortir » sont diffusées dans les lieux de convivialité fréquentés par les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH). Celles-ci expliquent ce qu'est le traitement post-exposition, pourquoi il permet de réduire les risques de contamination par le VIH, comment il doit être utilisé (en cas de prise de risque), par qui et comment obtenir sa prescription et quels sont ses effets secondaires. Elles renvoient aussi vers Sida info service 0 800 840 800. Des informations sur le TPE sont également délivrés auprès des HSH sur le site et le magazine « Prends moi », dans la brochure « 1 risque - 4 réflexes » et dans la brochure « sexe et santé » destinée aux gays. Ces différents messages ont sans doute contribué à améliorer la connaissance du TPE dans ce public. Ainsi dans l'enquête presse gay de 2000, 69 % des répondants rapportaient connaître l'existence du TPE, en 2004 ils étaient 80 %. Pour les migrants originaires d'Afrique subsaharienne le thème du TPE est régulièrement repris dans la revue « Et la santé on dit quoi ? ». Pour le grand public, l'information sur le TPE est délivrée sur le site onsexprime. fr destiné aux jeunes et sur le site info-ist. fr pour le grand public. Ce thème est également abordé dans la brochure « questions d'ados » largement diffusée en milieu scolaire.

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