Question de M. GUILLAUME Didier (Drôme - SOC) publiée le 19/07/2012
M. Didier Guillaume interroge Mme la ministre des affaires sociales et de la santé sur l'application d'une circulaire adoptée durant le précédent quinquennat, le 29 juin 2011, et signée entre la Caisse nationale des allocations familiales et l'État dans le cadre de la convention d'objectifs et de gestion pour la période 2009-2012, relative aux conditions particulières d'application de la prestation de service unique (PSU) servie aux établissements d'accueil du jeune enfant (EAJE).
En effet, cette circulaire impose aux gestionnaires d'EAJE (personnes morales de droit public telles que les communes, les communautés de communes, les centres communaux d'action sociale, les hôpitaux ou les personnes morales de droit privé telles que les associations, les mutuelles, les entreprises de crèches) d'élargir leur offre de services en s'engageant à fournir les produits d'hygiène (donc les couches) et les repas. La circulaire précise que ces modalités sont appliquées par souci d'équité de tarification vis-à-vis des familles et qu'elles ne doivent pas engendrer de suppléments de tarifs.
Ce complément de prestation est donc à la charge des gestionnaires, et notamment des collectivités territoriales et associations concernées. De plus il faut noter que cette nouvelle organisation nécessite des aménagements de locaux afin de respecter les normes existantes dans ce domaine et en conséquence des dépenses d'investissement encore à la charge des collectivités.
L'application stricte de cette circulaire représente un risque de disparition des petites structures de type multi accueil mises en place grâce au volontarisme des élus du secteur rural notamment qui ne pourront prendre en charge ces nouveaux surcoûts.
C'est pourquoi il l'interroge sur l'adaptation de cette circulaire afin de prévoir les dérogations indispensables.
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Transmise au Ministère chargé de la famille
Réponse du Ministère chargé de la famille publiée le 29/11/2012
La lettre-circulaire du 29 juin 2011 relative à la prestation de service unique (PSU) rappelle que pour bénéficier de cette prestation, les crèches doivent appliquer le barème des participations fixé par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF) et couvrir la prise en charge de l'enfant pendant son temps de présence dans la structure, y compris les repas principaux et les soins d'hygiène. La prestation de service unique correspond à une prise en charge par la branche famille de 66 % du prix de revient horaire d'un établissement d'accueil du jeune enfant. La lettre-circulaire ne modifie pas les règles d'attribution de la prestation de service unique mais se borne à rappeler les conditions qu'une crèche doit réunir pour se la voir attribuer. Ces conditions répondent à quatre exigences pour l'accueil des jeunes enfants : - L'établissement doit avoir été autorisé à fonctionner : c'est une exigence de sécurité et de qualité pour les enfants. - Il doit être ouvert à toute la population : c'est une exigence de mixité sociale. - Il doit signer une convention d'objectifs et de financement avec la caisse d'allocations familiales (CAF) ; c'est une exigence de bonne gestion de l'argent public. - Enfin, l'établissement doit appliquer une tarification calculée à partir du barème national des participations familiales établi par la Caisse nationale des allocations familiales (CNAF). Ce barème est proportionnel aux revenus des familles et prend en compte le nombre d'enfants. C'est une exigence d'équité. La lettre-circulaire ne fait que rappeler que la participation demandée à la famille doit couvrir la prise en charge intégrale de l'enfant pendant son temps de présence dans la structure. C'est-à-dire concrètement que les crèches doivent fournir les repas et les couches. Il ne peut en effet y avoir des prestations à géométrie variable : c'est une question d'égalité territoriale et sociale. Le Gouvernement est soucieux de ne pas mettre en difficulté les établissements d'accueil des jeunes enfants et fait de l'accueil des jeunes enfants une priorité de la politique familiale. Mais les difficultés ne doivent pas peser sur les parents. Or c'est ce qu'il se produit quand, en plus du tarif dont ils s'acquittent en fonction du barème national, ils doivent encore acheter couches et repas. Lorsqu'elles sont financées à 66 % par la branche famille, les crèches doivent donc se conformer aux exigences qui leur sont posées. Les repas et les soins d'hygiène font partie des missions de service public à l'enfance. Ils assurent aux enfants des familles les plus modestes une bonne qualité de vie et d'accueil. Concernant les structures qui ne sont pas parvenues à s'adapter aux règles, la CNAF réalise une enquête pour comprendre très précisément leurs difficultés, et pour cerner les territoires les plus touchés. L'Association des maires de France (AMF) mène également une enquête. Le ministère de la famille est disposé à accorder un délai supplémentaire aux structures qui ne respectent pas encore les règles afin de leur laisser le temps de se concerter avec le ministère et avec la branche famille dans une démarche positive de réalisation des objectifs. Sur la base des résultats des enquêtes menées par la CNAF et l'AMF, ces structures pourront être accompagnées dans leur recherche de solutions. Le ministère sera particulièrement attentif aux structures des petites communes. L'État doit être garant de l'égalité territoriale et sociale. Il doit fixer les exigences, les grandes orientations, et s'assurer qu'elles soient mises en uvre. L'État doit toujours rester garant que la diversité ne devienne pas disparité.
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