Question de M. GUERRIAU Joël (Loire-Atlantique - UCR) publiée le 12/07/2012
M. Joël Guerriau appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur l'alcoolisation des jeunes. L'État a souhaité placer la jeunesse et l'éducation au cœur de son action. École, civisme, laïcité et respect des autres assureront un comportement responsable. L'alcoolisation des jeunes est un "problème majeur" de santé publique. À Bordeaux, comme dans les grandes villes en bord de cours d'eau : Nantes, Lille, Toulouse, Paris, des dizaines de noyades probablement liées à l'alcool se sont produites en un an. Les chiffres sont inquiétant selon un rapport de Drogue info service. En 2010, le pourcentage de jeunes de 17 ans ayant été ivres au moins trois fois dans l'année (ivresse répétée), stable entre 2005 et 2008, a augmenté (de 25,6 % à 27,8 %) depuis 2008. La tendance est identique pour les ivresses régulières (dix fois ou plus dans l'année) dont la proportion est passée de 8,6 % à 10,5 %.
Les préfectures sont mobilisées, les maires sont inquiets : la consommation massive et rapide d'alcool, de drogues et d'autres substances qui provoquent de véritables shoots conduit à des décès mais aussi à des problèmes de sécurité et des troubles à l'ordre public. Ces mises en danger et ces drames imposent un devoir de réaction car la prévention et l'éducation sont défaillantes car occasionnelles. À cause de ces intermittences, ces opérations n'ont pas fonctionné pour ces victimes.
La ministre aux personnes âgées a mis en cause le maire et la mairie de Bordeaux pour n'avoir pas diffusé de messages suffisants de prévention à la veille de festivités du vin.
Il faut savoir ne pas dresser des procès d'intention pour rechercher un coupable car il s'agit non seulement d'une erreur individuelle mais aussi d'une responsabilité collective.
Des avancées existent. Par exemple pour les conducteurs, l'éthylotest devient obligatoire. Dans les bars, buvettes, restaurants et les discothèques, l'alcoolisation est limitée par des consommations de plus en plus chères qui touchent les consommateurs au portefeuille et s'ajoutent aux nombreux contrôles des policiers et gendarmes, auxquels il rend hommage. Ils sont les meilleurs garants de notre sécurité. Un gros travail de formation et d'information auprès des jeunes est nécessaire. Il souhaite savoir ce qui va être fait pour prévenir l'alcoolisation des piétons, consommateurs libres, ivres dans les parcs, jardins, places et lieux publics. Il demande au ministre quel dispositif l'État propose de mettre en place pour la sécurité et la prévention. Face au risque des noyades, il souhaite savoir si les brigades fluviales à Lyon, Marseille et Paris, sont suffisamment formées et adaptées à ce risque nouveau.
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Transmise au Ministère des affaires sociales et de la santé
Réponse du Ministère des affaires sociales et de la santé publiée le 05/12/2013
La consommation et les usages à risque d'alcool représentent un sujet de préoccupation majeure pour le Gouvernement. La baisse globale de la consommation chez les 15 ans et plus depuis plusieurs décennies contraste avec une augmentation de la fréquence des usages à risque aigu d'alcool. Les alcoolisations ponctuelles intenses se développent, particulièrement chez les 15-34 ans. Selon l'enquête Escapad 2011, l'usage régulier d'alcool (10 fois ou plus dans le mois) par les jeunes de 17 ans est passé de 8,9 % en 2008 à 10,5 % en 2011. Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives pour 2013-2017 qui vient d'être adopté cible tout particulièrement les jeunes. Il prévoit en particulier de : développer les consultations jeunes consommateurs pour raccourcir le délai de prise en charge des jeunes en difficulté avec une substance psychoactive ; mettre en place des actions de prévention en direction des jeunes sans emploi et sans qualification ; élaborer des chartes entre les associations organisatrices d'événements festifs et les universités ; renforcer le partenariat entre les mondes professionnel et éducatif et les dispositifs médico-sociaux ; perfectionner la formation des professionnels de santé de premier recours ; intégrer les infractions liées à l'alcool dans les plans de contrôle des préfets de département ; élaborer des stratégies de communication adaptées aux spécificités des jeunes (réseaux sociaux etc.). Enfin, outre les actions menées par l'institut national de prévention et d'éducation pour la santé (INPES), notamment les campagnes de communication destinées aux jeunes, de nombreuses associations et mutuelles interviennent pour prévenir ces conduites à risques auprès des jeunes. À ce titre, la direction générale de la santé subventionne plusieurs associations. La lutte contre l'alcool fait donc l'objet d'une forte mobilisation du Gouvernement. La stratégie nationale de santé ainsi que la future loi de santé publique vont venir renforcer les actions déjà engagées, en cohérence avec le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017.
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