Question de M. MARC François (Finistère - SOC) publiée le 05/07/2012
M. François Marc attire l'attention de Mme la ministre de l'écologie, du développement durable et de l'énergie sur les difficultés de développement de l'éolien dans les zones littorales, le refus préfectoral en raison de la loi n° 86-2 du 3 janvier 1986 dite « loi littoral » aboutissant très fréquemment au blocage des dossiers.
Des cas particuliers illustrent aujourd'hui des situations ubuesques, qui conduisent au blocage de la gestion locale. Récemment, dans le pays de Quimperlé (Finistère), deux zones de développement éolien ont par exemple été refusées au nom de la loi littoral.
La loi littoral impose en effet de construire en continuité d'urbanisation, ce qui implique, pour ce secteur, de construire des éoliennes dans le bourg. Dans le même temps, la loi n° 2008-788 du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement, dite « Grenelle 2 », impose, quant à elle, de construire à 500 mètres des habitations. Face à cette contradiction réglementaire, de nombreux élus du littoral français se trouvent en définitive dans l'impasse pour développer l'éolien.
Il est en outre établi que la Bretagne est en situation de sous-production locale énergétique. Par conséquent, elle doit favoriser autant que possible le développement de ses propres approvisionnements énergétiques.
Plus généralement et face aux enjeux de demain, les approvisionnements en énergies propres sont primordiaux. Eu égard à ces questions de gestion locale, décisives pour la suite, il lui demande de préciser les adaptations réglementaires qu'il est envisageable d'apporter pour permettre aux zones littorales d'accueillir l'éolien dans de meilleures conditions.
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Transmise au Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie
Réponse du Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie publiée le 29/05/2014
La mise en uvre de cette politique ambitieuse nécessite que l'ensemble du cadre législatif et réglementaire soit cohérent afin de favoriser un développement soutenu, mais apaisé et concerté de l'énergie éolienne. Cependant, les jurisprudences récentes (CE 16 juin 2010, M. Leloustre, req. 311 840 et CAA de Nantes 28 janvier 2011, Société Néo Plouvien, req. 08NT01307) réduisent fortement les possibilités de construction de parcs éoliens dans les communes soumises à la loi littoral. Pour éclaircir la situation des éoliennes au regard notamment du code de l'environnement et du code de l'urbanisme, et notamment dans le cas où les contraintes liées à la loi littoral sont particulièrement prégnantes, une mission a été confiée au Conseil général de l'environnement et du développement durable (CGEDD) et au Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies (CGEIET). Fort du résultat de cette mission, et afin de répondre aux spécificités des département d'outre-mer, où les coûts d'approvisonnement en énergie fossile sont très élevés, et où la plupart des communes sont littorales et soumises au principe d'urbanisation en continuité, le Gouvernement a proposé au Parlement l'introduction d'une dérogation à la règle de construction en continuité de l'urbanisation dans les communes littorales dans les DOM, dans le cadre de la proposition de loi instaurant une tarification progressive de l'énergie déposée le 6 septembre 2012 par le député M. François Brottes. Cette disposition a été votée dans le cadre de la loi n° 2013-312 du 15 avril 2013 visant à préparer la transition vers un système énergétique sobre et portant diverses dispositions sur la tarification de l'eau et sur les éoliennes. Cependant, le Gouvernement n'entend pas introduire de nouvelles dérogations à la loi littorale pour ce qui touche le territoire métropolitain.
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