Question de M. LARCHER Serge (Martinique - SOC-A) publiée le 28/06/2012

M. Serge Larcher attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur les suppressions de postes qui vont à nouveau toucher l'académie de la Martinique.

Après les 239 postes budgétaires supprimés en 2011, il est prévu, pour 2012, un contingent de réduction de 98 postes dans le second degré et de 97 postes dans le premier degré. Ainsi, cette académie se trouve parmi les trois académies les plus touchées de France.

Pour cette région, la réduction des moyens alloués à l'éducation qui entraîne une dégradation des conditions d'enseignement est inacceptable.

Les résultats de cette académie sont en deçà de la moyenne nationale comme l'illustre encore la dernière évaluation des élèves de CM2.
De plus, le chômage concerne un jeune sur deux dans ce département et s'explique en partie par le décrochage scolaire.
Entre un quart et la moitié des jeunes sortent du système sans aucun diplôme ni qualification, malgré un taux de scolarisation traditionnellement élevé.

Face à l'ampleur des difficultés, la baisse du nombre d'élèves devrait plutôt permettre de mobiliser des moyens pour renverser une tendance qui inscrit l'échec comme une donnée structurelle du système scolaire outre-mer.

Aussi il lui demande de bien vouloir reconsidérer les suppressions envisagées pour la rentrée scolaire 2012 en Martinique.

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Réponse du Ministère de l'éducation nationale publiée le 17/01/2013

Le Gouvernement précédent a, au cours des cinq dernières années, supprimé plus de 77 000 postes dans l'éducation nationale, dont 14 000 suppressions avaient été programmées pour cette rentrée. L'école française s'en trouve dans une situation particulièrement dégradée. Le Président de la République a souhaité faire de la jeunesse la grande priorité de son quinquennat. Il s'est engagé à refonder notre système scolaire et à recréer sur cinq ans 60 000 postes d'enseignants et de personnels éducatifs, médico-sociaux, administratifs et techniques qui sont indispensables à la bonne marche des établissements scolaires. Chacun connaît les difficultés auxquelles ont dû faire face les professeurs, les parents et les élèves à l'occasion de cette rentrée. Aussi, au regard de l'urgence, le Gouvernement a-t-il décidé d'attribuer rapidement des moyens nouveaux. Ainsi, dans le premier degré, 1 000 professeurs des écoles, ont été recrutés parmi le vivier des candidats admissibles aux concours de l'enseignement, garantissant ainsi la valeur professionnelle de ces enseignants. Dans le second degré, des mesures importantes ont également été prises pour les collèges et les lycées. 280 enseignants supplémentaires ont ainsi été recrutés dans le second degré pour répondre aux besoins dans les disciplines les plus déficitaires que sont les lettres, les mathématiques, l'anglais ou encore l'EPS. La présence des adultes dans les établissements doit être renforcée par l'embauche de 2 000 assistants d'éducation, de 100 conseillers principaux d'éducation, mais également par la prise de fonction des 500 assistants de prévention et de sécurité - un nouveau métier - d'ici la fin de l'année. Enfin, pour tenir compte de la hausse du nombre d'enfants en situation de handicap dans les établissements scolaires, le Gouvernement a souhaité le recrutement de 1 500 auxiliaires de vie scolaire pour l'aide individuelle (AVS-I) dont la mission est de répondre aux besoins d'élèves qui requièrent une attention soutenue et continue et 2300 auxiliaires de vie scolaire pour l'aide mutualisée (AVS-M) dont le rôle est d'accompagner des élèves qui ne requièrent pas une attention soutenue et continue. Les postes nouveaux ont été répartis dans les académies par les rectorats, dans le souci de l'intérêt général, selon une méthode transparente et juste reposant sur des critères objectifs. Ainsi, pour le premier degré le niveau d'encadrement et la variation attendue des effectifs d'élèves, la difficulté sociale et scolaire et, enfin, la ruralité. Conscient des difficultés rencontrées par les systèmes éducatifs des outre-mer, liées à leur éloignement géographique de la métropole, à une pression démographique parfois mal maîtrisée ainsi qu'aux caractères économiques, sociaux et culturels des départements et collectivités, le ministre de l'éducation nationale porte une attention toute particulière aux quatre académies de la Guyane, de la Guadeloupe, de la Martinique et de La Réunion, ainsi qu'à Mayotte et aux autres vice-rectorats. Ainsi, dans le cadre des mesures du changement, l'académie de la Martinique a bénéficié de 5 emplois de professeur des écoles, d'un emploi de conseiller principal d'éducation, de 36 assistants d'éducation, de 8 assistants de prévention et de sécurité et de 21 auxiliaires de vie scolaire. Par ailleurs, l'académie dispose de 600 contrats aidés au 1er septembre 2012. Pour réussir cette belle mission de refondation de l'école de la République, pour participer au redressement du pays et préparer son avenir, le ministère de l'éducation nationale a besoin de tous : des professeurs, des personnels, des parents, des associations et des élus qui, sur le terrain ou dans les assemblées, agissent, proposent, innovent au service des enfants. Il faut un contrat nouveau entre l'école et la Nation. Ce fut le sens même de la concertation nationale, lancée le 5 juillet dernier en Sorbonne à Paris. Aujourd'hui achevé, cet exercice d'intelligence collective et de démocratie fut un réel succès. Il a permis de rendre la parole aux élus, aux citoyens et à l'ensemble de la communauté éducative et a donné lieu à la production de travaux de très grande qualité dont le contenu est disponible en ligne sur le site http ://www. refondonslecole. gouv. fr. Commence désormais la deuxième étape, cruciale, de la refondation de l'école, à savoir la préparation du projet de loi et la discussion qui va s'ouvrir au Parlement.

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