Question de M. GUERRIAU Joël (Loire-Atlantique - UCR) publiée le 21/06/2012

M. Joël Guerriau appelle l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur l'engagement militaire de la France au Mali.
Il est intervenu en séance en février 2012, pour souligner l'urgence d'une réaction française au risque encouru par la population malienne par la déstabilisation qui s'engageait au nord du Mali.
Les mois passent, les réunions s'accumulent, les bonnes intentions s'additionnent mais l'action concrète tarde à se réaliser.
Il rappelle que l'intervention militaire au Nord Mali a été décidée mercredi 6 juin 2012, par les leaders africains suite à l'inquiétante et durable dérive des putschistes.
Lundi 11 juin 2012 , le président de la République a reçu le président nigérien Mahamadou Issoufou à l'Elysée. Il avait préalablement reçu, le 29 mai, le président de l'Union Africaine, Thomas Boni Yayi.
Le Conseil de sécurité de l'ONU est désormais saisi pour autoriser un déploiement militaire dans le nord du Mali.
Il lui demande de préciser le choix du Gouvernement sur le projet d'intervention militaire dans le Nord Mali.
Il souhaite savoir si la France apportera une aide aux leaders politiques africains et sous quelle forme.
Vu les moyens militaires et financiers infinis des rebelles massivement armés de stocks d'armes confisqués en Lybie, aucun pays africain n'a les moyens militaires suffisants pour lancer une offensive. Il précise que l'appel à l'ONU est à considérer comme un appel à un soutien matériel important.
Il souhaite savoir si la France accompagnera l'ONU dans le sens d'une intervention militaire.
Il l'interroge sur le degré, les effectifs et la durée estimés de cette intervention.
Il demande si la tradition interventionniste de la Françafrique qui a toujours permis à la France d'intervenir dans les crises politiques africaines sera suivie ou rompue.
Il souhaite savoir si le secours aux populations peut être pris en considération.

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Réponse du Ministère des affaires étrangères publiée le 19/07/2012

À l'initiative de la France, la résolution 2056 a été adoptée jeudi 5 juillet par le Conseil de sécurité des Nations unies (CSNU). Cette résolution fixe le cadre d'une stratégie politique globale de sortie de crise au Mali, qui appelle au respect des autorités de transition maliennes, encourage leur consolidation et appuie les efforts de l'Union africaine (UA) et de la CEDEAO. Le Conseil de sécurité fixe très clairement ses attentes pour avancer dans la mise en œuvre de la transition. Il exige la dissolution de la junte et appelle les autorités civiles à élaborer une feuille de route en concertation avec l'ensemble des partis politiques maliens et la société civile. Le déploiement d'une force de stabilisation pourrait venir compléter ce dispositif, mais il convient au préalable d'obtenir l'accord des autorités maliennes, ainsi que des précisions sur le mandat, les objectifs et les moyens d'une telle force. Toutes les parties prenantes (autorités maliennes, Nations unies, Union africaine et CEDEAO) doivent y travailler ensemble. La France est pleinement mobilisée pour aider les autorités maliennes, la CEDEAO et l'UA à mettre en œuvre dès aujourd'hui les volets politiques de cette résolution, qui est le premier résultat de nos efforts sur ce sujet au Conseil de sécurité. Elle continuera par ailleurs à mobiliser l'ensemble de ses partenaires, au sein du Conseil de sécurité, de l'Union européenne et dans toutes les enceintes internationales concernées, pour progresser vers une solution politique globale au Mali.

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