Question de M. COURTOIS Jean-Patrick (Saône-et-Loire - UMP) publiée le 08/03/2012
M. Jean-Patrick Courtois attire l'attention de M. le ministre de la culture et de la communication sur l'évolution historique qu'ont connue les spectacles de grande illusion et de prestidigitation.
Au fil du temps, ces spectacles se sont développés et les nouvelles technologies numériques et audio-visuelles ont conféré à ces spectacles, dans leur diffusion comme dans leur pratique technique, une dimension de véritable pratique artistique. Émissions télévisées, spectacles de variétés, festivals (Blois, Monte-Carlo, Québec
), music-hall sont autant de médiums qui concourent au succès grandissant de « La Magie » et lui donne, dans sa qualité d'expression artistique, une dimension nationale et internationale.
À l'instar de la peinture, du cinéma, de la danse ou du théâtre, la magie a son propre langage, met en œuvre des connaissances et une maitrise technique propre. Véritable art du spectacle, au même titre que le mime ou le cirque, la magie reste cependant exclue de la classification des arts.
C'est pourquoi il apparaît tout à fait logique et nécessaire de donner à « La Magie » ses lettres de noblesse, en la reconnaissant comme un art à part entière. Cette reconnaissance permettrait, dans l'avenir, comme toute autre discipline artistique, de développer son enseignement, son économie et la promotion de toute la filière de l'art de « La Magie ».
Pour toutes ces différentes raisons il lui demande de lui faire connaître son sentiment sur cette question.
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Réponse du Ministère de la culture et de la communication publiée le 05/04/2012
L'art de la magie s'exprime depuis des siècles sous de multiples formes : du spectacle d'attraction foraine à la performance visuelle s'appuyant sur les avancées technologiques de la numérisation, le monde de la magie évolue. Les cabarets, mais aussi les plateaux télévisuels, ont été des supports pour la magie et ses praticiens. Plus récemment, on observe un mouvement dit de « magie nouvelle », porté par des artistes, notamment proches du cirque, et qui pratiquent l'art de l'illusion par la manipulation d'objets et les jeux d'éclairage. On pense par exemple à Raphaël Navarro. Certains artistes, plutôt issus du théâtre, comme Thierry Collet, explorent le mentalisme, comme un courant novateur de la magie. Ces évolutions sont suivies avec une certaine attention par les écoles de cirque de formation supérieure, comme le Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, dont sont issus quelques artistes se revendiquant de ce courant de la « magie nouvelle », comme aussi par les programmateurs de salles de théâtre et le public. Cette vitalité confirme que la magie dépasse le cadre du genre en soi, elle trouve sa propre vitalité dans sa capacité à se régénérer au contact des autres disciplines artistiques et en dialogue avec elles. Plus qu'une filière en soi, la présence de la magie sous ces multiples facettes prouve sa vitalité et sa reconnaissance.
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