Question de Mme LABORDE Françoise (Haute-Garonne - RDSE) publiée le 16/02/2012
Mme Françoise Laborde attire l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de la jeunesse et de la vie associative sur la suppression massive des postes d'enseignants RASED, réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté. À l'annonce de l'organisation des cartes scolaires pour la rentrée 2012/2013, elle s'inquiète du démantèlement de ce dispositif, aujourd'hui vidé de la majorité de ses effectifs. Comment continuer à accueillir toujours plus d'élèves en diminuant les effectifs de l'éducation nationale ? Telle est la difficile équation qui se pose chaque année à l'ensemble des inspections académiques.
En Haute-Garonne, comme dans beaucoup d'autres académies, la solution trouvée est simple : piocher dans les postes d'enseignants RASED. Solution « indolore », a priori, car elle n'est pas perçue, par les parents, comme la suppression d'un poste d'enseignant dans une classe. C'est ainsi que, sur les 86 suppressions de postes annoncées pour la rentrée 2012, 78 relèvent du dispositif d'aide pédagogique. Les 40 RASED maintenus sont répartis dans les vingt circonscriptions de Toulouse qui représentent chacune de 5 à 6 000 élèves ! Autant dire que ces enseignants, spécialisés dans l'aide pédagogique et comportementale individualisée, auront tout juste le temps de répondre aux questions des enseignants mais ne pourront pas prodiguer une aide personnalisée aux enfants en difficulté.
Le rôle des enseignants RASED est pourtant indispensable dans les écoles. Ces postes ont pour finalité la réussite de tous les élèves, pour en finir avec les 15 % d'enfants qui sortent de l'école primaire sans savoir ni lire, ni écrire, ni parfois même compter !
Réduire les effectifs des enseignants RASED, c'est réduire les chances de réussite à l'école pour de nombreux élèves qui vont s'en trouver exclus. Telle n'est pas sa conception de l'école de la République.
Privilégier les aides extérieures est une politique d'éducation caduque. En effet, les centres médicaux-psychologiques sont déjà saturés, avec jusqu'à six mois d'attente. Quant aux thérapeutes libéraux, ils sont financièrement inaccessibles pour les familles modestes dont les enfants ont besoin d'un suivi.
Pour toutes ces raisons, elle lui demande comment il compte redonner un sens au dispositif RASED qui a pour principal objectif de mettre en œuvre l'accompagnement individualisé des élèves en difficulté et la lutte contre l'échec scolaire.
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Transmise au Ministère de l'éducation nationale
La question est caduque
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