Question de M. COURTEAU Roland (Aude - SOC) publiée le 19/01/2012

M. Roland Courteau attire l'attention de Mme la ministre du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État sur la situation des buralistes face au marché parallèle du tabac et à l'ensemble des mesures anti-tabagiques passées et à venir.

Il lui indique que les quelque 30 000 buralistes en France sont également des collecteurs de fiscalité pour l'État et exercent aussi les activités de commerce de proximité.

Il lui demande de bien vouloir lui faire connaître les mesures envisagées afin de venir en aide à ces milliers de petites entreprises ainsi que les nouvelles missions de service public qui pourraient leur être proposées.

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Réponse du Ministère du budget, des comptes publics et de la réforme de l'État publiée le 19/04/2012

Le 18 décembre 2003, le Gouvernement et la Confédération nationale des débitants de tabac signaient le premier contrat d'avenir (2004-2007) qui avait pour objectifs de permettre aux buralistes d'une part, de faire face aux conséquences de la hausse des prix du tabac exigée par la politique de lutte contre le tabagisme conduite par le Gouvernement et, d'autre part, de les confirmer dans leur rôle de commerçants, préposés de l'administration pour la vente du tabac et acteurs de l'aménagement du territoire. Prenant acte des effets positifs du premier contrat, un second contrat d'avenir a été signé le 21 décembre 2006 pour la période 2008-2011. Il a consisté à adapter les aides financières apportées au réseau, à accroître le taux de remise liée à la vente du tabac ainsi qu'à mettre un terme à la suspension des hausses de prix. Un avenant du 16 octobre 2008 est venu préciser les actions menées au titre des activités de diversification. Les mesures des deux premiers contrats d'avenir ont pleinement joué leur rôle de soutien à l'activité des buralistes dans un contexte où la lutte contre le tabagisme a induit de profondes mutations sur les modes d'achat et de consommation. Entre 2002 et 2010, la rémunération moyenne des buralistes a ainsi progressé de 42 % du seul effet des ventes de tabac et de 57 % en intégrant les aides de l'État dont le montant moyen annuel s'est élevé à 120 millions d'euros. Cette évolution résulte de la stabilité en volume du marché du tabac depuis 2005 et de sa progression en valeur au rythme des hausses de prix modérées et régulières visant à réduire la prévalence tabagique. Désormais, si la situation des buralistes s'est globalement améliorée, certains d'entre eux, notamment ceux qui sont exposés à des modes d'approvisionnement du tabac en dehors du réseau, nécessitent qu'une attention particulière continue à leur être portée. Les études produites par le ministère du budget en septembre 2011 ont en effet fait ressortir que près de 20 % du tabac consommé ne provenait pas du réseau et que 5 % aurait une origine illégale. Les buralistes implantés dans certains départements frontaliers sont les plus affectés par les achats effectués dans les pays limitrophes où le tabac est moins cher. Aussi, l'État et la Confédération nationale des buralistes ont conclu le 23 septembre 2011 un nouveau contrat d'avenir pour la période 2012-2016. Ce nouveau contrat vise à conforter l'attractivité de l'activité de buraliste. Tout d'abord, afin de maintenir un maillage territorial cohérent et de lutter contre le développement de trafics frauduleux dans les zones dépourvues de points de vente, le principe du gel de créations de nouveaux débits de tabac est abrogé. Ensuite, ce nouveau contrat prévoit une augmentation annuelle de la rémunération liée à la vente de tabac. Ainsi, cette dernière passera de 6,5 % à 6,9 % sur la durée du contrat. Par ailleurs, il aménage et recentre les aides budgétaires à l'activité (remises compensatoire et additionnelle) sur les buralistes les plus en difficulté, notamment dans les zones frontalières. Il poursuit et renforce la subvention de l'État au titre de la sécurité des buralistes qui sera portée de 10 000 euros à 15 000 euros. Enfin, dans la continuité des avancées réalisées grâce aux deux premiers contrats et de la table ronde organisée à Bercy en mai 2011, le 3e contrat d'avenir des buralistes vise à conforter l'attractivité de l'activité des buralistes. En janvier 2012, 11 045 débitants ont d'ores et déjà adhéré au système des points de vente agréés (PVA) qui permet aux usagers le paiement automatisé des amendes radars. Afin de dresser un bilan des activités de diversification en cours et permettre d'en enrichir l'éventail, une conférence annuelle réunira l'ensemble des partenaires publics et privés. L'État s'est également engagé à favoriser l'émergence de nouvelles pistes de diversification des activités des buralistes, notamment en zone rurale. Une prime de service public de proximité d'un montant annuel de 1 500 euros liée aux services rendus aux usagers a ainsi été prévue dans ce nouveau contrat. De nouvelles pistes de diversification d'activité, comme un accès de proximité à l'information administrative chez les buralistes ou un accompagnement à l'utilisation du numérique dans le cadre d'un accès aux services publics, devraient être expérimentées sur quelques sites en 2012. En outre, la lutte contre les trafics illicites des tabacs demeure une priorité pour la douane. Dans ce cadre, la ministre du budget a annoncé le 12 septembre 2011 à Lesquin (Nord) la mise en place d'un plan d'action visant à renforcer la lutte contre la contrebande de tabac. Outre l'augmentation des objectifs de saisie fixés à la douane, les orientations portent sur des nouvelles modalités et méthodes d'investigation qui visent à cibler précisemment les acteurs et les modes opératoires délictuels. Enfin, le Gouvernement s'est également engagé à rechercher les voies d'une convergence des prix du tabac au sein de l'Union européenne notamment dans le cadre des négociations sur le protocole de lutte contre le trafic illicite des produits du tabac, car la seule harmonisation fiscale, déjà engagée, laisse subsister des écarts de prix du tabac significatifs qui incitent, par le biais des achats transfrontaliers, au contournement de notre politique de santé publique.

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